Sports

Florent Kaouachi, porte-drapeau du kick-boxing réunionnais

  • Publié le 12 juillet 2020 à 16:03

Il est l'un des sportifs au palmarès le plus riche de La Réunion et la référence du kick-boxing sur l'île. Florent Kaouachi doit pourtant jongler entre sa discipline et son métier de postier. Avant son prochain combat qu'il espère pour le mois de septembre, il revient sur l'interruption de compétition due à la crise sanitaire, son nouveau partenariat avec la société de management Kartel Prod, et le développement de la boxe à La Réunion qu'il compte bien impulser. (Photo DR)

Comme tous les sportifs de France, de Navarre et du monde, Florent Kaouachi a vu ses plans bouleversés par l'épidémie de coronavirus. Sous contrat avec la ONE Championship, une ligue singapourienne de kick-boxing et MMA, il devait combattre au Vietnam, le 20 mars dernier, avant l’interruption forcée. “J’étais parti aux Pays-Bas pour me préparer. Le Vietnam a refusé d’accueillir les boxeurs une semaine avant, donc je suis rentré en urgence à La Réunion”, se rappelle-t-il.

Il lui a fallu faire avec le confinement d’abord, les restrictions d’activités sportives ensuite, pour garder la forme et se projeter sur la reprise. Pas une mince affaire, même accompagné de son ami et double champion du monde de muay-thaï Giovanni Boyer. “C’était un peu restreint, sur un terrain en bitume. On répétait des exercices, mais il n’y avait pas de salle de musculation ouverte, c’était un peu à l’arrache.”

Depuis le 22 juin, les sports de contact sont de nouveau autorisés pour les athlètes professionnels. L’entrevue du bout du tunnel pour Florent Kaouachi, impatient de pouvoir  remonter dans la cage et honorer son contrat avec ONE Championship. “Je continue à m’entraîner et j’aimerais bien avoir un combat d’ici septembre. J’ai vu qu’ils [ONE Championship] reprenaient à huis clos en Thaïlande, le 31 juillet. Je n’attends qu’on me téléphone et me donne une date.

- Le sport à temps partiel -

La pause liée à la pandémie n’a toutefois pas été vaine pour lui, puisqu’il en a profité pour signer avec la société de management Kartel Prod. L’agence qui représente de nombreux artistes péi tels DJ Bob ou T-Matt, souhaite désormais se lancer dans le sport. Une opportunité en or pour Florent Kaouachi. “J’ai un manager qui s’occupe de mes combats. Avec Kartel Prod, je vais travailler pour développer l’image, la recherche de sponsors.

Car combattre, même pour un boxeur de son niveau, a un coût. “Ils vont m’aider à assurer mes voyages, les appartements, la nourriture. Quand tu vas te préparer à l’étranger, ce n’est pas compris dans la prime de combat. Je ne peux pas m’entraîner et aller chercher des sponsors. Ils vont s’occuper de cette partie-là”, se réjouit-il.

Une nécessité pour continuer sa passion. Doté du statut professionnel, Florent Kaouachi ne peut toutefois pas entièrement vivre du kick-boxing. Tous les matins, en dehors des périodes de préparation de combat, il travaille… à La Poste.

“En France, c’est compliqué de vivre de la boxe. Il y en a quelques-uns, ils se comptent sur les doigts d’une main. Les gens contre qui je combats, c’est leur métier. Dans d’autres pays, quand tu ramènes une médaille ou une ceinture tu prends de l’argent. La France n’aime pas trop les sportifs”, ironise-t-il. “Franchement, je m’y suis habitué. Moi, je combat par passion et envie. L’argent, c’est un plus. Si tu ne mises que sur ça, dans la boxe, tu es mort.

- Développer la boxe à La Réunion -

Florent Kaouachi établit tout de même un distinguo entre la Réunion, où il jouit d’une certaine notoriété, et la Métropole, où il peut passer inaperçu. “En Métropole, les champions comme moi sont inconnus. La Réunion c’est petit, donc tu es plus vite sous les feux.” D’où son ambition, avec Kartel Prod, d’organiser un grand gala de muay-thaï et kick-boxing sur l’île, en 2021. “Avec une ceinture mondiale en jeu, ça serait bien.”

Il faut dire que les mois précédant le la crise sanitaire laissaient présager de beaux jours pour les sports de combats à La Réunion, avec l’organisation de plusieurs meetings qui affichaient, pour la plupart, salle comble. “Il y a toujours moyen de plus se développer, mais je trouve que c’est de mieux en mieux”, constate Florent Kaouachi. “Les gens aiment la boxe, c’est le sport du peuple.”

La prochaine étape, quand la situation sanitaire le permettra, sera de convertir cette passion en licenciés dans les clubs et démocratiser la pratique des sports de combats en loisir. Un effort dans lequel le kickboxeur compte pleinement s’investir, une fois sa carrière derrière lui.

“Je suis tellement concentré sur mes objectifs, que je n’ai pas encore pensé aux diplômes d’entraîneurs. Mais, c’est un objectif pour plus tard”, projette-t-il. “Avoir une salle, je ne sais pas. Faire des entraînements individuels, c’est sûr. Pour des personnes en surpoids par exemple, les pousser, voir des résultats…”

À tout juste 32 ans, Florent Kaouachi a encore le temps de voir venir. Le temps aussi de continuer son ascension à l'international, au-delà de la ceinture mondiale ISKA, dont il est déjà détenteur dans la catégorie lourd-légers, et de faire des émules à La Réunion.

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