Hermitage - Occupation du domaine public maritime

Les paillotes de la colère : tout pourrait basculer le 11 octobre

  • Publié le 3 octobre 2018 à 11:25
  • Actualisé le 3 octobre 2018 à 11:31

Le 1er juillet dernier, lorsque des procès verbaux de contravention de grande voirie sont dressés par les agents de la direction de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement (Deal) à l'encontre des six paillotes de l'Hermitage, le Préfet se dit "décidé à faire cesser les occupations illégales du domaine public et à rendre les espaces occupés à la jouissance des usagers de la plage en employant les moyens appropriés prévus par le droit". Amaury de Saint Quentin souligne "Ces procès verbaux seront notifiés aux contrevenants pour qu'ils puissent faire part de leurs observations et seront ensuite transmis au tribunal administratif" C'était il y a deux mois. Aujourd'hui, les paillotes poursuivent leur activité comme si de rien n'était. Pourtant, une épée de Damoclès est suspendue au dessus de leurs têtes. Le 11 octobre prochain, tout pourrait basculer (Photo d'archives rb/www.ipreunion.com)

Le Préfet frappe un grand coup

Dès le lendemain de la fin des autorisations d’occupation temporaire (AOT) du domaine public maritime, les agents de la Deal sont dépêchés sur place et constatent l’infraction. Les gérants des restaurants de l’Hermitage poursuivaient leur activité sans pression. Pourtant ils venaient de mettre un pied dans l’illégalité. Le Préfet avait prévenu. Le 30 avril dernier, dans un courrier, il avait demandé aux exploitants de libérer les lieux dès la fin des AOT, en les remettant dans leur état initial. Les gérants de paillotes n’en avaient pas tenu compte, la réaction des autorités ne s’était pas faite attendre.

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Mais aujourd’hui, sans AOT, des procès verbaux dressés à leur encontre, des anti-paillotes qui veulent leur tête, le Préfet et le Maire de Saint-Paul qui se positionnent contre eux, malgré tout cela,  les exploitants des paillotes persistent. L’activité se poursuit. Seule entrave, uniquement pour le restaurant de la Bobine : un arrêté municipal qui interdit les soirées musicales.

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Que risquent les gérants de paillotes ?

Ce sera au tribunal administratif de le décider le 11 octobre prochain. C'est la procédure habituelle, après la verbalisation, le passage devant la juridiction administrative. Les sanctions peuvent aller de l’astreinte journalière, hebdomadaire, mensuelle d’un montant plus ou moins élevé à la fermeture administrative.  Reste à savoir si ces sanctions seront rétroactives. Une chose est quasi sûre, le tribunal administratif ne devrait pas délivrer de nouvelles AOT aux exploitants des paillotes. Car c’est cette même juridiction qui les avait suspendues le 16 mars dernier suite à une plainte du Collectif de défense du Domaine public maritime.

Quelle est la position des restaurateurs ?

Ils ne comptent rien lâcher.  Ils ont assigné l'Etat et la Ville de Saint-Paul en justice afin que leurs baux commerciaux soient reconnus. Les professionnels exigent une indemnité. Si cette dernière ne leur est pas versée, ils ont le droit de rester sur les lieux et de continuer leurs activités malgré le non-renouvellement de leurs autorisations d'occupation temporaire (AOT) arrivées à échéance le 30 juin dernier. Le 13 juillet dernier, le tribunal de Saint-Denis a affirmé qu'il existait un doute quant à l'appartenance ou non, des paillotes de l'Hermitage au domaine public. C'est ce doute qui permet aux restaurateurs de la plage de continuer leur activité jusqu'à ce que le tribunal administratif apporte une réponse claire au TGI.

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Ce que veulent les associations anti- paillotes

Elles aussi ne comptent rien lâcher. Ce qu'elles veuelent ? La fermeture définitive et la disparition des paillotes. Le Collectif de défense du Domaine public maritime (CDPM) ainsi que le Kolektif Union Rényoné Responsab (KURR) poursuivent leurs actions, que ce soit en justice comme sur le terrain. Le CDPM avait organisé un pique nique partage pour la fermeture des paillotes en juillet 2018. Ils sont aussi ceux qui se mobilisent juridiquement. Le KURR, lui, continue ses marches pour dénoncer " la situation illégale " des paillotes. L’une de ses marches avaient dégénéré en avril dernier. Clément Dubar et Anthony Cayambo, deux manifestants du KURR sont accusés de dégradation en réunion sur trois paillotes de la plage de l’Hermitage. Leur procès d'abord fixé au 15 mai dernier a été renvoyé au 12 mars 2019.

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Et l’avenir des paillotes ?

La position du Maire de Saint-Paul, Joseph Sinimalé est claire et tranchée. Il ne veut plus de ces paillotes sur son territoire. Dans le projet de réaménagement de la place de l’Hermitage, les rondavelles qui auraient dûes être dédiées au paillotes ont été tout simplement supprimées.

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La décision du 11 octobre est une étape cruciale dans cette guerre des paillotes. Plusieurs issues sont possibles, reste à savoir qui des pro ou des anti paillotes remportera la bataille. 

fh/www.ipreunion.com

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1 Commentaires
Isabelle
Isabelle
5 ans

Bonjour. Depuis la bobine jusqu'au Port de st gilles, il y a 3 km de plage, comment se fait-il que ces 300m devant ces 2 restaurants dérangent tant. Ha oui c'est vrai, on veut que la justice soit la même pour tout le monde, il n'y a pas d'autres causes à défendre, de combats à mener à la Réunion pour que vous vous acharniez ainsi. L'incivilité au volant, à l'école, la violence faite aux femmes, aux enfants en les laissant devenir obèses, ben oui, c'est de la violence de laisser son enfant s'empiffrer et souffrir ensuite de diabètes! l'errance et la violence animale, l'alcoolisme, le saf, la dengue, l'illettrisme, et j'en passe...... Utilisez votre énergie à des causes utiles, 2 restaurants pieds dans l'eau à l'ermitage, pour ma part cela manquerait aux prestations touristiques et nous avons besoin des touristes! "Payot dehors" c'est étrange mais ça rime assez bien avec certains messages que l'on pourrait lire ailleurs 'zoreils dehors". Ne se tromperait-on pas de débat et sous couvert de volonté de voir la justice rétablie, n'assistons-nous pas à un crime déguisé d'incitation au racisme?