
Quelle est la situation actuelle du volcan ?
En terme de géophysique, le volcan s'est calmé. La sismicité et les déformations sont en diminution très nette. Nous avons eu un pic mercredi dernier avec près de 160 séismes dans la journée. Ça s'est calmé au cours du long week-end avec une alternance de séismes profonds et de séismes sommitaux. En revanche, la géochimie - c'est-à-dire les flux de gaz volcaniques - a augmenté depuis hier, alors qu'elle était plutôt faible durant la crise. Cette augmentation se mesure dans l'enregistrement de gaz profonds et superficiels.
Mise en oeuvre depuis mercredi dernier, l'alerte 1 "éruption probable" du dispositif spécifique ORSEC volcan va être levée pour repasser en phase de vigilance volcanique. Comment cela se décide-t-il ?
Le dispositif ORSEC et l'application des modes d'alerte sont des décisions préfectorales. Pour le coup, je n'ai pas de prérogatives là-dessus. Notre boulot est de prévenir, d'alerter et de conseiller le préfet et son équipe. Il est difficile de mettre ou d'enlever une alerte vu que nous n'avons pas la certitude que le phénomène se soit calmé ou non. Nous sommes peut-être en train d'observer une simple phase intermédiaire durant laquelle nous avons un calme relatif.
Qu'en est-il du remplissage de la poche magmatique ?
C'est une très bonne question qui nous intéresse au plus haut point parce que nous avons eu au mois d'avril un phénomène que nous n'avons pas vu depuis des années : la présence de séismes profonds réguliers. Ils ont augmenté, alors que le nombre de séismes superficiels a réduit. Ce qui veut bien dire qu'il y a quelque chose qui est en train de monter. Des gaz volcaniques ou du magma tendent à monter sous l'édifice jusqu'au niveau de la mer. On assiste peut-être aux prémices du remplissage des chambres.
La probabilité d'une éruption reste grande ?
La vraie question est : combien de temps avons-nous devant nous avant une éruption ? Quand vous avez une phase de calme complet, on a entre plusieurs jours et 20 minutes. L'éruption la plus incroyable - celle de 1998 - a été marquée par une sismicité qui s'est déclarée 20 minutes avant le phénomène. Pendant une phase où nous avons déjà eu une activité soutenue, la question est beaucoup plus dure à gérer. C'est une inconnue à prendre en considération. Personne n'est en mesure de prédire l'éruption d'un volcan. Nous avons eu des signes qui ont été très importants la semaine dernière conduisant au passage de l'alerte 1.
L'accès à une partie de l'enclos va être de nouveau autorisé après avoir été interdit pendant six jours...
Cela fait parfois râler, j'ai lu des forums qui disaient : "autrefois, il n'y avait pas de surveillance, il n'y avait pas de problème, ni de risque." Mais il ne faut pas oublier que l'ONF a fait des comptages. On a 400 000 touristes par an au Pas de Bellecombe et 220 000 dans les marches qui mènent jusqu'à Formica Léo. On peut imaginer qu'il y a par jour de beau temps plusieurs centaines de personnes chaque jour au sommet du volcan. Quand vous marchez sur le sentier, vous remarquerez qu'il y a d'innombrables fissures éruptives. En cas d'éruption, une personne peut être prise dans l'ouverture dans la fissure et dans les projections de lave.
www.ipreunion.com
4 Commentaire(s)
Depuis longtemps l'OVPF maitrise les prévision à court terme c'est à dire de 20 mn à 2H30. C'est bien suffisant pour la mission premiere qui etait la motivation de la creation de l'OVPF subventionné entre autre par le CG.
Là ou on peut se poser la question c'est sur l'opportunité de la recherche pour la prévision à long terme. C'est comme pour les OGM: le debat ne doit pas être reservé aux seuls scientifiques et financiers (comme ce gateur de daniel geoparc). La population à son mot a dire puisqu'elle en subit les conséquence et que le volcan est un bien public.
le surveillance de ce volcan pourrait être fait par l'université de la réunion au moyen d'un satellite géostationnaire qui enregistrerait toute déformation au niveau du cratère, ainsi on supprimerait cet observatoire et on éviterait le gaspillage de denier public.
"autrefois, il n'y avait pas de surveillance, il n'y avait pas de problème, ni de risque."
=>supprimons la surveillance, et on sera débarrassé des fermetures