Etats-Unis

O.J. Simpson estime avoir "fait son temps" devant la commission de libération

  • Publié le 20 juillet 2017 à 23:01

L'ex-star de football américain O.J. Simpson a plaidé jeudi pour sa libération anticipée de prison après neuf ans derrière les barreaux pour sa participation à un vol à main armée, en disant: "J'ai fait mon temps".


"Mon engagement est de changer pour être une meilleure personne", a déclaré O.J. Simpson, 70 ans, devant la commission de l'Etat du Nevada chargée de lui accorder ou non une libération conditionnelle.
"Si j'avais fait preuve d'un meilleur jugement à l'époque, rien de tout cela ne serait arrivé", a poursuivi M. Simpson à propos du vol à main armée de deux marchands de souvenirs sportifs, en septembre 2007, pour lequel il a été condamné en octobre 2008 à une peine de neuf à 33 ans d'incarcération.

Célèbre dans le monde entier pour avoir été acquitté du meurtre de son ex-femme et de l'ami de cette dernière après un procès retentissant et ultra-médiatisé, O.J. Simpson s'est exprimé par vidéoconférence depuis sa prison de Lovelock (Nevada), au cours d'une audience retransmise en direct par les grandes chaînes d'informations américaines.

Les quatre membres de la Commission des libérations conditionnelles de Carson City sont entrés en conciliabule à huis clos après l'audience au cours de laquelle la fille aînée de l'ex-joueur a notamment témoigné. Ils devaient ensuite annoncer chacun leur vote pour ou contre la libération du détenu N°1027820.

En cas d'unanimité, leur décision sera validée. Dans le cas contraire, la totalité des sept membres de la commission sera consultée et une majorité de quatre voix sera suffisante.

- Sorti le 1er octobre? -

Si la remise en liberté anticipée lui était accordée, Orenthal James Simpson, 70 ans, pourrait sortir dès le 1er octobre. La fin de sa condamnation est pour le moment le 29 septembre 2022. L'ex-star de la ligue de football américain (NFL) et acteur a été reconnu coupable de douze chefs d'accusation dont vol à main armée, agression et enlèvement.

O.J. Simpson s'était rendu en septembre 2007 en compagnie de cinq complices --dont deux étaient armés-- dans un hôtel-casino de Las Vegas pour dérober des souvenirs sportifs. L'ex-athlète a affirmé qu'il essayait simplement de récupérer ces objets qui lui avaient été volés par les deux vendeurs spécialisés dans ce type de marchandises qui ont été agressés par le groupe. Mais sa version n'avait pas convaincu un jury de Las Vegas.

En 2013, il avait toutefois obtenu une liberté conditionnelle concernant certains volets de sa sentence. La commission a examiné jeudi les condamnations restantes. Atout de taille, l'une des victimes du vol de 2007 a témoigné jeudi pour plaider en faveur de sa libération. "Je n'ai jamais pensé que ce délit méritait une peine aussi longue", avait déclaré auparavant Bruce Fromong, sur CNN.

L'ancien procureur général du comté de Clark, David Roger, qui avait mené la charge contre M. Simpson devant le tribunal en 2008, va dans le même sens. "En partant du principe qu'il s'est bien comporté, je pense que neuf ans c'est un séjour plutôt correct pour ces chefs d'accusation", a-t-il déclaré au New York Post.

Tout comme l'actuel procureur général du comté de Clark, Steve Wolfson, qui estime qu'O.J. Simpson est "un excellent candidat pour une libération conditionnelle". "Le fait qu'il soit une célébrité aura très peu d'importance voire aucune (pendant l'audience)", a-t-il toutefois souligné dans un entretien à l'AFP. "Il ne va pas bénéficier d'un traitement de faveur de la part des membres de la Commission".

- Fascination persistante -

Né à San Francisco le 9 juillet 1947, O.J. Simpson est devenu célèbre dans les années 1970 grâce à ses performances au sein de l'équipe des Buffalo Bills. Séduisant, charismatique, il a conservé une popularité immense bien après sa retraite de la NFL en 1979, poursuivant notamment une carrière d'acteur.
Mais le 12 juin 1994, son ex-femme Nicole Brown --ils ont été mariés de 1985 à 1992-- est découverte morte à Los Angeles dans une mare de sang, au côté de son ami Ronald Goldman, lui aussi sauvagement assassiné.

Après une poursuite en voiture de plusieurs heures, suivie en direct par des millions de téléspectateurs, il est arrêté par la police.

Au terme d'un procès à grand spectacle retransmis pendant neuf mois en direct à la télévision, un jury de Los Angeles l'acquitte. Cette décision provoque une vague d'indignation aux relents de racisme, car l'ex-joueur est noir et les deux victimes étaient blanches.

Son acquittement au pénal ne l'a pas empêché d'être reconnu responsable de leur mort lors d'un procès civil en 1997. Il a été condamné à payer plus de 33 millions de dollars à leurs familles, ce qu'il n'a jamais fait.
Christopher Darden, qui faisait partie de l'équipe de procureurs ayant mené les poursuites pénales pour le double meurtre, s'attendait avant l'audience à ce que l'ancien joueur soit libéré.

"Il a beaucoup de comptes à rendre", a-t-il déclaré sur NBC. "J'imagine qu'il va obtenir une libération conditionnelle, malheureusement". Si son emprisonnement a écarté l'ex-joueur du feu des projecteurs, la fascination qu'il suscite reste bien vivace. La série de presque huit heures qui lui a été consacrée, "O.J.: Made in America", a reçu en février l'Oscar du meilleur documentaire.
AFP

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