Le Collectif réunionnais d'assistance et de protection des animaux n'en veut pas

Le CRAPA soutient les éleveurs mais s'oppose fermement à l'abattage

  • Publié le 29 octobre 2017 à 16:47
  • Actualisé le 29 octobre 2017 à 16:54

Suite aux récentes attaques de chiens errants sur des élevages à Saint-Louis, la question de l'abattage revient dans les débats. Nous publions ci-après et en intégralité le communiqué du Collectif réunionnais d'assistance et de protection des animaux (CRAPA) qui soutient les éleveurs mais qui s'oppose à la solution prônée par la Communauté d'agglomération du Sud. Son président André Thien-Ah-Koon veut en effet recruter un lieutenant de louveterie.


Même si le CRAPA s’oppose fermement à l’abattage proposé par la CASUD, nous sommes heureux qu’enfin de vraies discussions s’annoncent, avec nous l’espérons des prises de décisions et des moyens qui permettront la mise en place de solutions pérennes, respectueuses de tous, et qui rassembleront les Réunionnais au lieu de les diviser. L’éleveur subissant les conséquences de l’attaque d’une meute de chiens le week-end dernier sur son élevage le dit lui-même : les chiens mis en cause ne sont pas sans maître… et de décrire des individus de race, - berger allemand, rottweiler-, bien loin des " royal bourbons " qui forment le gros des cohortes de chiens errants.

C’est donc l’occasion de rappeler aux propriétaires leurs obligations légales et d’informer le reste de la population réunionnaise. L’article 213-2 du code rural pose une interdiction de laisser divaguer chiens et chats et la divagation comme l’abandon sont des faits passibles d’amende. Tout animal de compagnie trouvé en état de divagation peut être conduit en fourrière, en vertu des pouvoirs de police du Maire.

Si l’animal est identifié, son propriétaire ou détenteur ne peut le reprendre dans un délai de 8 jours qu’après s’être acquitté du paiement des frais de fourrière. Passé ce délai, l’animal peut être euthanasié ou remis à une association de protection des animaux. Si l’animal n’est pas identifié, le délai de garde en fourrière sera ramené à 4 jours avant euthanasie. La notion d'errance est pour sa part essentiellement associée à celle d'animal domestique mais c’est la notion d'absence de gardien telle que citée par l'article L211-20 du code rural qui permet de distinguer l’errance de la divagation.

Les causes de la divagation sur notre territoire sont multiples : outre la méconnaissance de la Loi et de ses obligations en tant que propriétaire, on trouve pêle-mêle, l’habitude d’un grand nombre de particuliers d’ouvrir leur portail pour laisser leur chien vagabonder, l’abandon des animaux qui, de fait, dotés initialement d’un maître, deviennent des chiens ou chats errants, les fugues générant des interactions avec des congénères errants, certaines croyances bien ancrées comme celle selon laquelle, un chien doit être libre, un chat ne peut être contrôlé…

Les conséquences de la divagation comme de l’errance sont aujourd’hui visibles sur toute l’île tant du point de vue hygiène, que sanitaire, moral, écologique et maintenant économique pour des professionnels comme les éleveurs. Le CRAPA déplore les nombreuses attaques des derniers mois. Au-delà, le collectif est prêt à se porter partie civile pour soutenir les plaintes qui seraient déposées par les éleveurs, afin de mettre les maîtres des chiens incriminés face à leur irresponsabilité.

À ce titre, il est bon de rappeler qu’aux termes de l’article 1385 du code civil, tout propriétaire est responsable des dommages causés par son animal, que celui-ci ait été au moment des faits, sous sa garde, échappé ou égaré… Tout comme L’obligation d’identification (puçage électronique) de l’animal est faite aux propriétaires depuis 2012 et celle de l’enregistrement des animaux domestiques.

En revanche, le CRAPA s’oppose fermement et définitivement à l’abattage des chiens errants et souhaitent ouvrir un dialogue avec tous les acteurs impactés par la problématique de l’errance animale à La Réunion. Encore une fois, recourir à l’abattage des animaux se résumerait à traiter les symptômes plutôt que la cause du problème et l’Organisation Mondiale de la Santé Animale ne le dit pas autrement : " des décennies de recherche et d’observations ont ainsi indiqué que l’abattage n’avait aucun impact significatif sur les populations de chiens sur le long terme. "

A l’instar du député Mr Thierry ROBERT, le CRAPA estime que l’organisation d’une table ronde, impliquant tous les acteurs concernés par l’errance, est à ce jour indispensable afin d’apporter des réponses éthiques et humaines à cette problématique. Et d’étudier ainsi, ce qui marche " ailleurs ", les coûts mais aussi les bénéfices des alternatives à l’abattage que sont la stérilisation massive et les campagnes d’information.

 

guest
2 Commentaires
Claudia
Claudia
6 ans

Malheureusement la plupart des gens ne voudront pas payer pour récupérer leur animal en fourrière, peine perdue. Les lois ne sont pas respectées ( animaux divaguant, non identifiés, etc, etc...)

Aldo
Aldo
6 ans

Et si on exigeait une sorte de permis pour avoir des animaux domestiques ?

Une sorte de châtre, ou une preuve de la bonne santé mentale des futurs maîtres !