Tribune libre d'Ericka Bareigts

"En l'absence d'alerte rouge, des Réunionnais ont dû aller travailler"

  • Publié le 19 janvier 2018 à 07:13
  • Actualisé le 19 janvier 2018 à 07:15

Aujourd'hui (ce jeudi - NDLR), la forte tempête tropicale Berguitta passe au plus près de nos côtes, entraînant de fortes perturbations et un cumul exceptionnel de pluies dans l'Ouest et sur la moitié Sud de l'île. Je tiens tout d'abord à afficher ma pleine solidarité et tout mon soutien avec les Réunionnais qui en ont subi les terribles conséquences.

Des familles, pour certains avec des enfants en bas-âge et sous des pluies
torrentielles, ont vu leur domicile inondé ou ont dû quitter leur logement en raison des risques importants de crue. En l’absence de déclenchement de l’alerte rouge, des Réunionnais ont dû s’éloigner de leur domicile pour aller travailler en dépit de risques importants. Je salue également le travail des maires qui ont su agir avec beaucoup de professionnalisme et un sens aigu de l'intérêt général afin d’assurer la sécurité des habitants de leurs communes.

Les Réunionnais pourront compter sur moi pour suivre avec la plus grande attention et appuyer la demande de déclenchement de l'état de catastrophe naturelle auprès du Ministère des Outre-mer et du Ministère de l’Intérieur afin que toutes les victimes de ces intempéries puissent être indemnisées dans les meilleurs délais.

Cette situation soulève plusieurs problèmes qu’il convient de mettre aujourd’hui sur la table pour le bien de toutes les Réunionnaises et des Réunionnais. Je m’attacherai à les porter auprès du ministère des Outre-mer
dont la Ministre était présente au Centre Opérationnel de Gestion Interministérielle des Crises (COGIC), du ministère de l’intérieur mais également du préfet de la Réunion.

• Quelles que soient les circonstances et quelle que soit la partie de l’île qui est touchée, Nord, Sud, Est, Ouest, c’est la solidarité territoriale qui doit primer. Alors que des vents à plus de 140 km/h ont été enregistrés dans l’Est et dans le Sud et que plus de 75% de l'île a connu des difficultés climatiques majeures, comment accepter que les maires soient obligés de demander à leurs concitoyens de se considérer en alerte rouge pour assurer leur sécurité ?

Comment est-il possible de suivre les consignes de la préfecture qui enjoint aux habitants du sud de l’ile de ne pas se déplacer alors qu’ils doivent néanmoins se rendre sur leur lieu de travail ?

• Comment expliquer que les consignes de sécurité ne soient pas harmonisées au sein de tous les services, de l’Etat comme des collectivités, laissant les usagers et les fonctionnaires dans un état de confusion ? Comment faire porter aux chefs d’entreprise la responsabilité du choix de l’ouverture ou non de leurs structures ? Des décisions aussi importantes ne peuvent pas être prises au cas par cas et constituent une rupture d’égalité.

• Les changements climatiques qui nous frappent au niveau planétaire risquent de provoquer sur notre île de plus en plus de phénomènes météorologiques importants. Face à l’enchaînement de phénomènes climatiques majeurs ces dernières semaines et ses conséquences désastreuses entraînant des inondations et des glissements de terrain, nous pouvons nous poser la question de l’efficience de notre système d’alerte actuel et de la gestion de son déclenchement. Il est temps de porter ce débat et d’y apporter des réponses.

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