Courrier des lecteurs de Pascale David

Réorientons le projet de route en mer, sans digue et sur terre

  • Publié le 20 février 2018 à 19:23
  • Actualisé le 20 février 2018 à 19:25

En France, après l'annonce par le gouvernement, le 17 janvier, de l'abandon du projet de grand aéroport de ND des Landes, la coprésidente d'un collectif d'élus opposés à ce projet gigantesque, a estimé que c'"était la seule décision raisonnable"

Il nous faut redire ici que le projet monstre de route en mer mis en œuvre par Bouygues, Vinci et leurs filiales réunionnaises est aussi un projet inutile (dans sa disproportion), coûteux et très destructeur. Et qu’il est encore temps de le ré-orienter : pour le soustraire aux risques marins et lui donner une empreinte environnementale moindre.

En effet, il est à ce jour sérieusement ralenti par le manque de matériaux. La réalisation d’une digue géante entre Possession et Grande Chaloupe fait contre elle l’unanimité d’un collectif d’associations de riverains des nombreuses hypothétiques carrières dont l’ouverture est désormais soumise à l’agenda d’une nouvelle autorité environnementale… encore à créer.

Ce que l’association ATR-Fnaut dénonce depuis 2012 est aujourd’hui visible par tous : La Réunion n’a ni les ressources naturelles, ni les moyens financiers d’un tel ouvrage, auquel la Région sacrifie pratiquement tous les investissements dont elle a la charge… lorsqu’elle ne peut pas les confier à Bouygues et Vinci !

Les promoteurs de cette construction prédatrice en sont à racler les fonds de ravine, à la recherche du moindre galet. Ce faisant, ils aggravent la vulnérabilité des sols et favorisent leur érosion.

Il faut le redire ici : on peut se passer de faire la digue ! On peut se passer d’ouvrir de nouvelles carrières, qui ne figuraient pas au projet lors de la D.U.P.
Il est possible de prolonger le viaduc déjà réalisé par d’autres ouvrages, spécifiques aux pays de montagne, qui donneront plus de travail aux entreprises réunionnaises (et pas aux seules multinationales) : une route protégée sous galerie.

Pour cela, il faut écarter la fausse bonne idée d’un " tout viaduc ", destructeur du milieu marin.
Le prolongement du viaduc ne profitera en effet qu’à Bouygues, Vinci et leurs filiales, en aggravant la dépendance de notre île sur le plan logistique et financier, puisque nous n’aurons ni les moyens matériels ni la technologie pour la maintenance de cet ouvrage, soumis aux assauts quotidiens de l’océan.

Ceux qui persistent à faire la route sur digue, ou qui proposent de prolonger le viaduc restent en réalité captifs des deux scénarios ruineux de 2012, qui mettront La Réunion à genoux.
Or nous avons devant nous deux années supplémentaires – occupées par de nouvelles consultations et enquêtes publiques environnementales – qu’il est possible de mettre à profit pour développer un meilleur scénario : que ce soit du point de vue du coût, de l’environnement ou des emplois. Un scénario qui permettrait au contraire de relever le pays !


Pascale David
www.nounrl.re
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1 Commentaires
Joseph
Joseph
6 ans

N'oubliez pas que cette solution 50% digue en galets a été imposée par le dictât des "mi mort pou lo transport" !