Plus d'un adulte sur deux n'est pas né sur l'île

Mayotte : le député Kamardine exige des mesures de l'Etat pour rendre le territoire aux Mahorais

  • Publié le 16 novembre 2018 à 02:58
  • Actualisé le 16 novembre 2018 à 05:47

Une enquête, menée en 2015-2016, établit que plus de la moitié des adultes (18-79 ans) résidant dans le département n'y sont pas nés : la grande majorité arrive des Comores (42%) et plus spécifiquement d'Anjouan (30%). A ceux-là s'ajoutent 12% de personnes nées ailleurs à l'étranger et 8% nées en France hors Mayotte. Ce constat, tiré d'une étude de l'INSEE, a eu l'heur de mettre le député Mansour Kamardine en rogne. L'élu a donc saisi le gouvernement pour demander des mesures, notamment la reprise des reconduites à la frontière, comme le souligne notre confrère France-Mayotte Matin du jeudi 15 novembre 2018.

De l'enquête publiée par l'Insee, le député Mansour Kamardine retient un chiffre : plus d’un adulte sur deux n’est pas né sur l’île. Pour le parlementaire, la réaction de l'Etat doit être lucide et catégorique.

Les chiffres que cite l'INSEE sont tirés d'un recencement de 2015-2016. Pour le député, la situation doit être bien plus préoccupante encore aujourd'hui car si ces chiffres sont déjà inquiétants, ils ne tiennent pas compte de l'accélération de la dégradation de la situation migratoire en 2017 ni en 2018 "où 20 000 clandestins supplémentaires sont arrivés à Mayotte entre mars et octobre 2018 contre seulement 1200 reconduites à la frontière sur la même période".

L’organisme public relève la forte progression des naissances d’origine étrangère qui sont passées en trois ans de 42% à 75% des naissances. L’INSEE observe que la fécondité des femmes immigrées est supérieure à celle des Mahoraires et souligne aussi la progression des départs des natifs âgés de 18 à 24 ans de Mayotte vers la métropole et La Réunion.

Les Mahorais chassés de chez eux

Pour Mansour Kamardine, il ne s'agit plus seulement d'immigration ou de 'recomposition importante de la population" mais d'un "remplacement de population" et de "population en danger de mort". Le député ne décolère pas : selon lui, les Mahorais "sont chassés de chez eux par la pression démographique étrangère, l’inégalité sociale et l’impossibilité d’y construire un avenir professionnel pour tous".

Ce n'est pas la première fois que le parlementaire s'exprime sur ce sujet, toujours dans le même sens. Mais cette fois-ci, Mansour Kamardine hausse le ton et demande de la fin des "mesurettes": "Il faut mettre fin au remplacement de population, maintenir à Mayotte les natifs qui le souhaitent, et faire du 101ème département français le principal levier de développement économique de la sous-région", estime-t-il.

5 axes pour sauver Mayotte

Pour le parlementaire, le salut de Mayotte tient en cinq axes principaux à mettre en œuvre sans tarder. Sur la partie conflictuelle, une lutte contre l’immigration clandestine en mer et sur terre d’une très grande fermeté, des adaptations législatives et réglementaires collant aux spécificités locales (aménagement du regroupement familial pour supprimer l’effet de levier, suppression du titre de séjour d’exception en vigueur qui bloque les clandestins régularisés à Mayotte, interdiction des régularisations de clandestins à partir du sol mahorais).

Sur la partie développement local, le député réclame la construction d’infrastructures indispensables au développement économique de Mayotte afin de permettre des créations d’emplois pour la jeunesse, telle qu'une piste longue, un troisième quai au port de Longoni, le déploiement routier de qualité et bien sûr l'accès au haut débit internet.

Sans oublier le développement d’une école de qualité et de structures de formations professionnelle adéquates, afin de permettre l’égalité des chances et de développer des compétences professionnelles locales. Et pour cela le député estime indispensable et urgent l'instauration d'une Université de plein exervice, d'IUT, de filières BTS et aussi de Centres de Formation par l'Apprentissage.

Enfin, le parlementaire appelle de ses voeux l'établissement d’un calendrier accéléré d’alignement social sur le droit commun, permettant la création d’emplois de services à la personne et le maintien à Mayotte des personnes concernées par les minima sociaux (handicap, difficultés d’insertion).

Gilets jaunes contre confetti

Mansour Kamardine sera-t-il entendu ? La question reste posée, à l'heure où plusieurs ministres ont défilé sur l'île depuis quelques mois sans que rien ne semble changer. 
En conclusion, notre confrère France-Mayotte Matin, sous la plume de Samuel Boscher, estime que l’exécutif parisien "est bien plus concrentré sur les gilets jaunes que sur le confetti du canal du Mozambique pourtant dans la panade depuis très longtemps".

ml/www.ipreunion.com

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1 Commentaires
colibri712
colibri712
5 ans

C est effectivement une bonne analyse de la situation. Par contre pour recevoir toutes ces infrastructures il faut éliminer l économie souterraine et faire payer à chaque majorais l impÃ't que tout citoyen français paie. Arrêter la polygamie qui coÃ"te chère à la France. Allocation pour X enfants, Allocation pour mère isolée (puisqu une seule femme est reconnue dans le droit français etc...