30% de demandeurs d'emploi

Mayotte a le taux de chômage le plus élevé de l'Union européenne

  • Publié le 2 décembre 2019 à 02:59
  • Actualisé le 2 décembre 2019 à 13:45

Au 2e trimestre 2019, 22.500 personnes sont au chômage à Mayotte. Le taux de chômage s'élève à 30 %, comme en 2017 et en 2016, indique l'INSEE. Mayotte est le département français où le taux de chômage est le plus élevé. Les jeunes, les femmes et les natifs de l'étranger demeurent les plus touchés par le chômage. Cependant, l'emploi retrouve une bonne dynamique : 3.400 sont créés depuis 2017, informe l'INSEE, les créations de postes sont essentiellement portées par les entreprises. Nous publions ci-dessous le communiqué de l'INSEE. (Photo d'illustration rb/www.ipreunion.com)

Au 2e trimestre 2019, 22.500 personnes âgées de 15 ans ou plus sont au chômage au sens du Bureau international du travail (BIT) à Mayotte, selon l'INSEE.

Stabilisation du chômage autour de 30% depuis 2016

Après la forte progression du chômage entre 2009 et 2016, le taux de chômage se stabilise à 30% depuis 2016. Le point culminant de 35%, atteint au 2e trimestre 2018, était lié aux mouvements sociaux du début de l’année 2018 et à la baisse des contrats aidés.

Mayotte reste le département français avec le taux de chômage le plus élevé (9% en métropole en 2018, entre 18% et 24% dans les autres DOM). C’est même le taux le plus élevé de l’Union européenne.

Les natifs de Mayotte sont moins souvent au chômage qu’en 2017

Le taux de chômage des natifs de Mayotte baisse de 3 points entre 2017 et 2019 grâce à de nombreux retours à l’emploi. Pour les jeunes, les femmes et les natifs de l’étranger, durement touchés par la crise sociale de début 2018, le taux de chômage retrouve en 2019 son niveau de 2017. Mais ces populations demeurent les plus exposées au chômage. Les personnes nées à l’étranger, pour la plupart aux Comores, sont 2,5 fois plus souvent au chômage que celles nées à Mayotte.

Le chômage touche aussi plus les jeunes (45 %) et plus les femmes (35 % contre 26 % pour les hommes).

De nombreuses créations d’emplois dans les entreprises

En 2019, 51.500 personnes de 15 à 64 ans occupent un emploi au sens du BIT à Mayotte. Après une année de creux en 2018, l’emploi retrouve une bonne dynamique : 3.400 emplois sont créés depuis 2017.

Les entreprises du secteur privé portent cette dynamique : 3.700 emplois salariés y sont créés entre 2017 et 2019. En deux ans, les créations d’emplois dans les entreprises ont été plus nombreuses qu’au cours des huit années précédentes (2.600 emplois créés entre 2009 et 2017). Toutefois, ces nouveaux emplois sont moins pérennes  : un emploi créé sur deux est un contrat à durée déterminée.

La moitié des emplois créés sont occupés par des natifs de Mayotte, l’autre moitié par les natifs de l’étranger. Les hommes accèdent plus que les femmes à ces emplois : + 2.400 emplois en entreprise pour les hommes, contre + 1.300 pour les femmes. Les 30-49 ans profitent le plus de cette dynamique de l’emploi en entreprise (+ 1.900), ainsi que les plus jeunes (+ 1.300).

Contrairement à la période 2009-2017, la fonction publique n’est plus le moteur des créations d’emplois. Si les emplois dans la fonction publique d’État continuent à progresser, ils baissent dans les collectivités territoriales. Majoritairement proposés dans les communes, les contrats aidés baissent de moitié entre 2017 et 2018, malgré la montée en charge progressive des nouveaux contrats aidés appelés " Parcours Emplois Compétences " (PEC). En 2019, le nombre de bénéficiaires se stabilise à 2.100.

Les personnes travaillant au domicile d’un particulier (ménage, jardinage ou maçonnerie) et les non-salariés, particulièrement exposés aux grèves de début 2018, retrouvent en 2019 un niveau d’emploi comparable à 2017.

Au regard de la croissance de la population en âge de travailler, les créations d’emplois restent néanmoins insuffisantes pour que la part de personnes en emploi augmente. Le taux d’emploi se maintient alors autour de 34%, soit son niveau d’avant 2018. Ce faible taux d’emploi (65,9% en métropole) s’explique par le fait que les salariés en entreprises sont peu nombreux à Mayotte, malgré les nombreuses créations en 2019. Parmi les personnes en âge de travailler, seules 11% sont salariées en entreprise, soit quatre fois moins qu’en métropole (43%).

Le halo autour du chômage se stabilise

Aux 22.500 chômeurs au sens du BIT, s’ajoutent 30.800 personnes sans emploi qui souhaitent travailler, mais qui ne sont pas considérées comme chômeuses, majoritairement parce qu’elles ne font aucune démarche de recherche d’emploi ou ne sont pas disponibles pour en occuper un. Elles forment le halo autour du chômage.

Cette frontière entre le chômage et l’inactivité s’était réduite entre 2009 et 2016 : les personnes souhaitant travailler étaient de plus en plus nombreuses à accomplir des démarches pour trouver un emploi (en contactant Pôle Emploi, en faisant une candidature spontanée ou en s’adressant à leur entourage). Mais, tout comme le chômage, le halo se stabilise ces dernières années : en 2019, 20% des personnes en âge de travailler se situent dans le halo, une proportion proche de celle de 2016 et 2017.

Le halo reste néanmoins à un niveau élevé : Mayotte est l’un des rares territoires avec la Guyane où être dans le halo du chômage est une situation plus fréquente qu’être au chômage.

Au total, 53.300 Mahorais sont sans emploi et souhaitent travailler, soit 35% des personnes en âge de travailler. Les femmes et les personnes nées à l’étranger sont non seulement plus souvent au chômage, mais aussi plus nombreuses dans son halo : 41% des femmes n’ont pas d’emploi et souhaitent travailler à Mayotte, contre 29% pour les hommes. Les natifs de l'étranger sont trois fois plus souvent dans la situation d’être sans emploi et de souhaiter travailler que les natifs de Mayotte (53% contre 17%).

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1 Commentaires
François
François
4 ans

c'est une situation très grave, où es-tu macron?