Tribune libre de Magaly Onesio

"Plus nous demandons à être écouté, plus les portes se ferment"

  • Publié le 13 août 2020 à 10:04
  • Actualisé le 13 août 2020 à 10:15

Depuis quelque temps il me semble que nos représentants de la république veulent grossir les traits. Est-ce uniquement le traumatisme du dernier soulèvement populaire de la vague jaune ? Quelle qu'en soit la raison ce rejet de la population est-il justifié ? (Photo d'illustration rb/www.ipreunion.com)

Nous sommes toujours à contre-courant et je prends pour faits :

• La venue du président, moment pendant lequel un escadron de sécurité a été déployé face à une poignée de citoyens, femmes, enfants, personnes porteuses de handicap ont été traités comme de vrais délinquants ? Ces personnes auraient réellement pu faire quoi de si grave pour justifier ce déchainement de violence, oui effectivement ils auraient pu brandir des banderoles de mécontentement et au pire huer le cortège présidentiel

• La fermeture de l’aéroport ou plutôt la demande de mise en œuvre de mesures adaptées.

Le préfet a été exflitré à son arrivée. Effectivement il y avait 50 citoyens 100 policiers et 15 journalistes, l’exfiltration était totalement adaptée à la situation de grande insécurité qui régnait sur place

• La mobilisation des transporteurs, là on est chez " les poids lourds " donc les munitions sont restreintes du coté sécurité, du coup on utilise un autre moyen aussi percutant que les gaz lacrymogènes, celui de la justice. Alors que la demande réside dans la médiation et la discussion, la réponse vient des tribunaux.

Le ministre arrive lundi 17 août je vous invite à regarder comme moi son attitude face à la population, sera-t-il un ministre tout terrain ? Va-t-il répondre aux questions de la population ? Ma réelle crainte aujourd’hui c’est que ce mode de fonctionnement engendre la montée de la violence. Plus nous demandons à être écouté, plus les portes se ferment.

Quelles solutions nous reste-t-il ? La soumission ou la révolution ? Je ne veux pas croire en ces seules possibilités et fait appel au bon sens, celui de la responsabilité de vos missions. Ne laissez pas la désobéissance civile devenir la seule arme du citoyen. La population ne doit plus être le dommage collatéral de votre fuite en avant.

 

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