Crise sanitaire et déconfinement

Mairie de Saint-Denis : "innover pour maintenir les services à la population"

  • Publié le 5 juin 2020 à 16:20
  • Actualisé le 5 juin 2020 à 17:02

Le maire de Saint-Denis, Gilbert Annette, tenait un point presse ce vendredi 5 juin 2020, à la mairie de Saint-Denis, pour faire le bilan des quatre mois de crise sanitaire et présenter les nouvelles perspectives de l'action municipale à la suite à cette situation exceptionnelle. Solidarité entre citoyens, préparation du budget 2020, et impacts financiers de la crise... les points abordés se veulent être une réponse aux impacts de la crise sanitaire, "un phénomène inédit qui a marqué nos vies par son ampleur", selon les mots du maire qui dit "innover pour maintenir les services à la population"

"Le comité de crise se réunit tous les jours afin d’organiser au mieux la vie des dionysiens, le virus est toujours là mais les choses sont en train d’évoluer" explique Gilbert Annette. Des orientations nouvelles sont données, "nous n'étions pas préparés à une crise d’une telle ampleur, depuis le 17 mars nous innovons pour maintenir les services à la population" ajoute-t’il.

Il s'agit de donner des réponses aux besoins et aux demandes de la population. Le maire dionysien cite la mobilisation de 400 agents municipaux quotidiennement, le maintien des services d’état-civil et funéraire, l’accueil des enfants du personnel soignant, la permanence dans 8 mairies annexe … "Nous avons voulu garder le lien avec la population, afin d’identifier les besoins, et de les rassurer" poursuit-il.

- "Une solidarité est née" -

Depuis le 17 mars, date de début du confinement, tous les agents de la ville "ont renforcé leur engagement pour répondre aux besoins des personnes en situation précaire" indique Gilbert Annette. "Une plateforme de livraison de colis alimentaire a été mise en place. Le CREPS et la fondation de l’abbé Pierre ont hébergé des sans-abris et pour finir un dispositif de contact a été établi afin de garder un lien avec les seniors" énumère le maire de Saint-Denis. "Ces décisions ont été mises en place pour lutter contre l’isolement social de certaines catégories de population" commente-t-il.

Notant que "partout à La Réunion, des initiatives de solidarité se sont, aussi, multipliées pour fournir aux soignants, aux maisons de retraite, aux familles, aux entreprises, de quoi se couvrir le visage pour se protéger du virus", l'édile dionysine commente : "la crise a eu un point positif, c’est la solidarité, on doit continuer à alimenter ce bien précieux".

Pour étayer son propos, Gilbert Annette cite #félemask, une opération lancée par la ville de Saint-Denis, faisant appel à des bénévoles pour la fabrication de masques en tissus. "C’est une organisation lancée sur la base du bénévolat, j’ai été surpris par la forte demande de la population. L’envie de faire et la solidarité des Réunionnais m’a particulièrement touché. Je tenais à les remercier, nous avons pu confectionner des milliers de masques grâce à eux" glisse le maire de Saint-Denis.

L’objectif était de créer 200 000 masques, afin que tout le monde puisse se protéger. Depuis maintenant quelques semaines les livraisons de masques venant de l’hexagone explose, entraînant la ville à s’adapter. "On reçoit beaucoup de masques, alors nous ajustons notre travail avec les bénévoles, afin de ne pas avoir un stock trop important. Même si les Réunionnais travaillent gratuitement nous payons la matière" précise le maire de Saint-Denis.

- Des initiatives pour "un retour à la normal" -

Le conseil départemental ayant décider de fournir à la population, via les commues, un masque grand public, la ville de Saint-Denis a mis en place un planning de distribution. Elle se déroulera sur trois jours, du mercredi 10 au vendredi 12 juin inclus, dans 19 lieux différents. La ville s'est orientée vers une distribution sécurisée basée sur la présentation du livret de famille. Sur place, des mesures de protection renforcées seront appliquées. "Nous mettrons en place des dispositifs de protection, de distanciation à l’intérieur comme à l’extérieur, de marquage au sol, et nous mobiliseront 160 agents pour assurer le respect des règles sanitaires" indique le maire dionysien.

Une des nouvelles perspectives majeures de l’action municipale concerne aussi la réouverture des bars et restaurants. "Nous avons voulu faire un geste pour les commerçants, l’exonération des loyers fait partie d’une de ces mesures. Mais nous avons voulu aller plus loin en mettant à leurs dispositions des espaces public gratuitement, tel que des parkings pour qu’ils puissent faire respecter les distances de sécurité dans leurs locaux"  note Gilbert Annette.

Cette expérimentation débutera ce week-end, avec trois restaurants de la ville, elle se poursuivra dans les semaines à venir. "La crise sanitaire commence à se terminer, il ne faut pas que celle-ci soit aggravée par une crise sociale. La reprise d’activité est primordiale pour maintenir l’économie, qui est fortement en baisse depuis le début de la crise" indique l'élu.

- Un plan d’action financier -

Le développement économique des Départements d'Outre-Mer connaît de nombreuses contraintes depuis le début de la crise. L'éloignement géographique de ces territoires est notamment un handicap à surmonter. Des mesures spécifiques ont été mises en place pour soutenir le développement économique des DOM “L'intention de l’État est bonne, une compensation de 110 millions d’euros va être attribué pour les territoires d’Outre-Mer. La Réunion percevra 35 millions d’euros sur cette dotation" explique le maire.

Au chapitre des inquiétudes, Gilbert Annette classe en tête le budget de la ville. Habituellement voté en mars, il arrivera cette année dans le courant du mois de juillet. "La crise a développé des exigences sanitaires et économiques auxquelles nous devons faire face, nous avons donc besoin de temps pour nous préparer" explique le maire de Saint-Denis.

Il a donné les chiffres qui motient son inquiétude : " 500 000 euros pour sécuriser les agents communaux, 900 000 euros en ce qui concerne les écoles, et 400 000 euros de protections sanitaire, nous arrivons déjà à presque 1,4 millions d’euros pour maintenir la sécurité au sein de la population" alarme Gilbert Annette. A cela s’ajoute "le budget pour les cantines, les taxes spéciales pour le carburant, les petites pertes sur les loyers public, et l'octroi de mer qui chute de 15 à 20%, les pertes s’approchent de 5 millions d’euros. Ce n’est pas rien, ces pertes sont conséquentes pour notre département" ajoute-t-il.

Si Gilbert Annette salue la réaction des pouvoirs publics, avec les aides pour les outre-mer garanti par l’Etat, pour combler les déficits engendrés par la crise, -" une compensation de 35 millions d'euros va être attribué à La Réunion" -, il conclut "cette année, nous avons un budget moindre, mais des besoins supérieurs. Il sera donc de notre devoir d’assouplir certaines règles budgétaires en attendant que les choses s’apaisent".

es/www.ipreunion.com

 

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4 Commentaires
Volcan974
Volcan974
3 ans

Ce sont des bénévoles qui ont fabriqué les masques de la mairie de. Saint Denis au gymnase de champ fleury qui appartient à la mairie il faut revoir sa copie ces images ont été diffusée sur les chaînes de télévision il faut arrêter de se prendre pour le jir les masques du département ne sont pas les mêmes couleurs que ceux du département

Gilbert Dyson Annette. De l'air qui coute cher
Gilbert Dyson Annette. De l'air qui coute cher
3 ans

Donc le creps (=la région) accueille, le conseil départemental fournit les masques, et la mairie de st denis et ses 400 agents se sont contentés de distribuer des masques payés par le conseil départemental. Ou comment tirer les bénéfices de ce que font les autres.

volcan974
volcan974
3 ans

Cette personne n'est qu' un maire comme un autre sans le défendre, le role des emplois, de la cherté de la vie (bus gratuit pour les jeunes sur Saint-Denis, cantine gratuit sur le même site etc...) de la jeunesse, logements et autres soucis quotidiens, dévolué à l'état, et tout se passe à l'envers, augmentation des produits pétroliers, suppression de l'ISF, augmentation des frets, ce n est pas la faute aux maires

KUNTA KINTé
KUNTA KINTé
3 ans

ça donne envie de chialer de pouvoir à quel point ce type est décalé de la réalité quotidienne du peuple dans le chef lieu
Pendant ce temps les vrais problèmes de notre société,
- emploi-chômage
- cherté de la vie
- détresse de la population
- révolte de la jeunesse
- non accès au logement
- école qui produit l'illettrisme
- personne en situation de handicap délaissée
- coma circulatoire en se déplaçant en transport en commun , en co-voiturage sont déguisés en éléments de décoration
Le dionysien souhaite juste pouvoir vivre dignement dans dans le chef lieu !