Océan Indien

Saïd Larifou de retour à La Réunion

  • Publié le 20 janvier 2004 à 00:00

Maître Saïd Larifou est arrivé à La Réunion ce lundi 19 janvier 2004 en provenance de Moroni. Opposant au régime de l'actuel président de l'Union des Comores, le colonel Assoumani Azali, l'avocat du barreau de Saint-Pierre avait été arrêté par la Justice comorienne le 22 septembre 2003 et inculpé de complot et d'atteinte à l'autorité et à la sûreté de l'État. Il reste inculpé et a dû s'acquitter d'une caution pour quitter le territoire comorien

"Bravo Saïd", "bienvenu". Le hall de l'aérogare Roland Garros résonne des cris de joie des proches et amis de Saïd Larifou. Il est 15 heures 20 Saïd Larifou, avocat au barreau saint-pierrois, président du RIDJA, parti d'opposition au régime du colonel Assoumani Azali, vient de débarquer du vol d'Air Austral en provenance de Moroni. Assis sur un fauteuil roulant, les traits un peu tirés, l'homme politique comorien ne donne pas vraiment d'interview. La foule qui lui fait fête est compacte et ses cris de joie rendent inaudibles les quelques mots prononcés par Saïd Larifou. Il est rapidement pris en charge par les ambulanciers du SMUR et conduit au CHD de Bellepierre. Il y subira une série d'examens visant à déterminer la qualité de son état de santé. "

Coup d'État

Même s'il reste inculpé de complot et d'atteinte à l'autorité et à la sûreté de l'État, et qu'il a dû s'acquitter d'une caution pour quitter le territoire comorien, c'est la fin d'un épisode commencé le 22 septembre dernier. Ce jour-là, Saïd Larifou et l'un de ses amis le Français Philippe Verdon sont arrêtés à Moroni à la suite d'une manifestation contre l'augmentation du coût de la vie. Inculpés "de complot et d'atteinte à l'autorité et à la sûreté de l'État", ils sont placés sous mandat de dépôt deux jours plus tard. Il leur est notamment reproché d'avoir eu des contacts avec le commandant Comba Ayouba en vue de fomenter un coup d'État.

Malaise

Contacts que Philippe Verdon a toujours reconnus mais qu'il a d'abord affirmé avoir eu à l'insu de Saïd Larifou. Il sera maintenu en détention alors que l'avocat du Barreau de Saint-Pierre sera libéré et placé sous contrôle judiciaire le 14 octobre. Le 18 décembre Philippe Verdon revenait sur ses déclarations et affirmé que Saïd Larifou était parfaitement au courant de ses rencontres avec le commandant Comba Ayouba. La Justice comorienne délivrait alors un mandat de dépôt contre Saïd Larifou. Mais le 20 décembre alors qu'il devait être conduit en prison, l'avocat était victime d'un malaise dans les locaux de la gendarmerie et était immédiatement hospitalisé. Les informations qui arrivaient alors des Comores étaient alarmantes : Saïd Larifou aurait été victime d'un grave malade cardiaque et serait entre la vie et la mort.

"Manipulé"

Selon les mêmes sources, l'état de santé de l'homme politique était d'autant plus préoccupant qu'une crise de paludisme s'était ajoutée à ses problèmes cardiaques. Dans des interviews qu'il a pu donner à la presse audiovisuelle réunionnaises quelques jours avant sa libération, Saïd Larifou se disait affaibli et se plaignait de ne recevoir aucun soin médical.
Il semblerait fort heureusement que son état de santé soit moins grave que supposé. On devait en savoir plus à ce sujet à l'issue des examens médicaux que l'avocat va passer au CHD de Bellepierre.
Rappelons que Philippe Verdon, le coaccusé de Saïd Larifou, est arrivé à La Réunion le lundi 12 janvier. Il a eu des mots très durs pour l'avocat saint-pierrois l'accusant notamment de l'avoir "manipulé".
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