Le 4 octobre 2004, La Réunion accueille "maileva", la première plate-forme numérique d'envoi de courrier via le net, installée hors de l'hexagone. Maileva est un nouvel outil numérique qui allie les NTIC (nouvelles technologies de l'information et de la communication) avec l'industrie traditionnelle du traitement des courriers - La Poste. Un an et deux mois après son arrivée dans l'île, l'heure était au bilan ce jeudi 8 décembre 2005.
Déjà 350 000 plis ont été traités de La Réunion vers La Réunion. Ces flux internes représentent 80% du trafic postal. Le reste, environ 50 000 plis, concernent le traitement du courrier de La Réunion vers la Métropole. Cet outil numérique n'a pas pour ambition de détrôner l'écrit. "Le courrier est physiquement matérialisé au final" précise Alain Delgrande, P.D.-G de Maileva. En effet, cette filiale du groupe La Poste gère "la vie" du document numérique. Factures, courriers, lettres recommandées, campagnes de marketing sont envoyés (les pièces jointes scannées ne sont pas acceptées), par le biais de la plate forme numérique . cette dernière les traitent ensuite pour les matérialiser "physiquement". Cette nouvelle technologie permet aux entreprises de réaliser des économies conséquentes. En effet, cette nouvelle gestion des documents pour les sociétés représente entre 5 à 8% du chiffre d'affaires (CA). Avec Maileva, les coûts sont réduits à environ 1,5% du CA. C'est la raison pour laquelle, à la fin du mois d'octobre 2005, une centaine d'entreprises réunionnaises et métropolitaines de plus de 10 salariés ont signé avec Maileva pour l'acheminement de leurs courriers. Le dispositif a été mis en service le 1er janvier 2002 en Métropole. 50 millions de factures ont été envoyées en 2004 et 500 millions en 2005. Maileva est aujourd'hui à la tête d'un CA de 16 millions d'euros."Être incontournable"
Le principal objectif pour l'année 2006 est de doubler, voire "tripler", la prise de marché du courrier numérique dans l'île ainsi que vers l'extérieur. "L'objectif est de dominer et d'être incontournable en France et en Europe" ajoute Alain Delgrande. Dès 2006, "nous comptons ouvrir au Maroc ainsi qu'aux Antilles, une plate-forme numérique. En effet, avec 14 millions de courriers par an au Maroc, dont 7 millions à destination de la Métropole, une vingtaine de jours est nécessaire pour que le courrier parvienne. C'est un marché à saisir, car avec Maileva ce n'est plus vingt jours qu'il faudra mais 2" ajoute-t-il. Par ailleurs, les entreprises qui ont recours au courrier numérique sont, pour une grande majorité, privées : concessionnaires automobiles, etc. Les documents envoyés possèdent une valeur probante devant un juge car ils sont numériquement protégés ce qui n'est pas toujours le cas d'un courrier manuscrit.
Audrey Hoarau
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