Saint-Denis

Chikungunyée et à la rue

  • Publié le 2 mars 2006 à 00:00

Le 6 février au motif qu'il y avait "abandon de logement" la SEDRÉ a repris le F3 qu'elle louait à Carline Silloz et détruit ses meubles.Atteinte du chikugunya, la jeune femme, mère de deux enfants, dort parfois dans sa voiture

Résidant le lotissement du Butor, rue Mérencienne à Saint-Denis, Carline Silloz, 32 ans et mère de deux enfants, n'a plus de logement depuis le 6 février dernier. La SEDRÉ lui a repris le F3 qu'elle lui louait depuis plusieurs années. La jeune femme n'a pas été expulsée, la loi l'interdit en saison cyclonique, l'appartement a été récupéré par le loueur pour "abandon de logement". La reprise de la maison avec destruction des meubles jugés "sans valeur" par l'huissier, a eu lieu le 6 février. 4 jours avant la jeune femme est tombée malade du chikungunya. "On ne peut pas faire ça à quelqu'un qui est malade" déplore Marie Madeleine Silloz, la mère de Carline Silloz. C'est vrai, qu'elle ne payait plus son loyer. Depuis la mort de son mari, elle a des gros problèmes psychologiques. Elle n'arrive pas à bien gérer son budget. Si on lui enlève sa maison, on lui enlève le peu de choses qui la rattache à la réalité" remarque Marie Madeleine Silloz qui a la charge de ses deux petits-enfants depuis août dernier.

"Intimité détruite"

Souffrant encore des douleurs du chikungunya, Carline Silloz dort désormais "un peu partout" et parfois même dans sa voiture. "On ne peut pas traiter les gens comme ça. On a détruit l'intimité de cette famille" estime Alain Zaneguy, conseiller général du 2ème canton de Saint-Denis. Interrogé, Bruno d'Epenoux, chef du service gestion locative de la SEDRÉ, explique que la mère de famille devait l'équivalent de 20 mois de loyer. Il ajoute que tous les échéanciers de paiement n'ont jamais été respectés par la locataire.
Le lundi 16 janvier, à l'issue d'une ultime réunion avec la SEDRE et les services sociaux. "Madame Silloz nous a dit qu'elle n'était plus dans l"appartement, mais qu'elle voulait continuer à y habiter" souligne Bruno d'Epenoux. Un accord est trouvé. La jeune femme doit retourner vivre dans le logement et une action pour bénéficier du fonds de solidarité logement est lancée.

"Nous ne savions pas"

En échange, Carline Silloz doit payer 100 euros par mois. "Au 5 février, Carline Silloz n'avait toujours rien payé" relate Bruno d'Epenoux. "Il est qu'elle n'avait pas encore encaissé son RMI, mais le problème est qu'elle n'avait toujours pas réintégré le logement. Il y avait des risques de squatte. Avec beaucoup de difficultés, ce n'est humainement pas facile de prendre une telle décision, nous avons enclenché la procédure pour abandon de logement" souligne le directeur de la gestion locative. Il affirme n'avoir pas été averti que la jeune femme avait le chikungunya "sinon nous aurions réagi différemment" conclut-il.
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