Comores / élection présidentielle

Une marée humaine accueille Sambi à Moroni

  • Publié le 25 avril 2006 à 00:00

Moroni, lundi 24 avril 2006 (HZK-Presse) - De mémoire de comorien jamais un homme politique n'a mobilisé une telle foule lors d'une élection. Entre 10.000 et 15.000 personnes, il est en tous cas difficile d'avancer un chiffre exact des personnes qui ont pris d'assaut l'axe routier qui mène de l'aéroport Prince Said Ibrahim jusqu'à Moroni (Grande Comore). Arrivé de Ndzouani à 13 heures, Ahmed Abdallah Mohamed Sambi (alias Ayatollah), vainqueur des primaires pour la présidentielle, n'a pu gagner le centre ville de la capitale que vers 16 h 30

Une marée humaine indescriptible qui l'a accompagné à pied sur un tronçon de plus d'un kilomètre, après une halte sur le marché Volo-Volo à l'entrée nord de la ville.
Pendant plusieurs heures la circulation des véhicules a été perturbée dans la capitale et sur le trajet entre Hahaya et Itsandra où des bouchons se sont formés dans les deux sens, en raison de la forte affluence en provenance de différentes régions de l'île.
Au cri au " Tsiwo, Tsiwo, Tsiwo Aha ! " [le voilà Aha !], des milliers de partisans du candidat Ahmed Abdallah Sambi ont créé la surprise par l'ampleur de la mobilisation. Depuis quelques jours des badges à l'effigie de " Ayatollah " s'arrachent comme des petits pains, sans parler des tee-shirt, pins et autres affichettes.

"Compétents et honnêtes"

Arrivé Place Ajao, noire de monde, le candidat entouré de ses deux vice-présidents, s'adresse à la foule. " Cette démonstration populaire devrait suffire à prouver au monde que le choix du futur président comorien est déjà fait ", lance-t-il, sous les applaudissements. Mais, se reprend-il, " j'ai seulement réussi à gagner la première place lors de l'élection primaire, un choix qu'il vous appartient de confirmer le 14 mai prochain, en m'accordant votre confiance ".
Sambi, s'est engagé à gouverner le pays en s'entourant d'une équipe " de gens compétents [wastaarabu] et honnêtes ". Il prévient que son gouvernement ne tolérera aucun détournement de deniers publics. " Le changement que réclament comoriens depuis des années est enfin à votre portée ", dit-il.
Celui que l'on appelle affectueusement " fundi " [le maître], a annoncé deux grands chantiers prioritaires, la justice et la lutte contre la pauvreté. Pour éliminer le fléau de la pauvreté aux Comores, le candidat Sambi promet de commencer par éradiquer l'habitat insalubre, en remplaçant toutes les maisons en tôles et les paillotes par des habitations en dure en privilégiant l'utilisation de matériaux locaux de construction, précise-t-il. Un programme ambitieux mais réalisable, selon lui, sans toutefois dévoiler son financement.

Le candidat des laissés pour compte

Présenté dans la presse comme le candidat des laissés pour compte, des jeunes et des femmes, Ahmed Abdallah Sambi a su tenir un discours proche des préoccupations du peuple, et surtout sans s'embarrasser d'un appareil politique. Arrivé largement en tête à l'issue de l'élection primaire du 16 avril dernier à Ndzouani (23,70% des voix), devançant de dix points Mohamed Djaanfari (13,10%) suivi de Ibrahim Halidi (10,37%), Ahmed Abdallah Sambi entame ainsi à Moroni sa campagne électorale en vue de la présidentielle qui se déroulera le 14 mai prochain sur l'ensemble du territoire nationale.
Incontestablement populaire à Ngazidja (Grande Comore), l'homme a su prouver cet après-midi sa capacité à communiquer et à galvaniser les foules. Il a déjà bénéficié du soutien de certains candidats battus à l'élection primaire, notamment Caabi Elyachroutu Mohamed, classé quatrième après le dernier décompte des résultats définitifs (9,56%) et Chadhouli Abdou du parti Ridja (3,12%).

El-Had Said Omar
guest
0 Commentaires