Madagascar

Investiture pour Andry Rajoelina

  • Publié le 21 mars 2009 à 00:00

Andry Rajoelina, le nouvel homme fort de Madagascar, sera investi président de la transition ce samedi 21 mars 2009 par la Haute cour constitutionnelle malgache. Jeudi, il a mis fin aux activités du Sénat et de l'Assemblée nationale, assumant ainsi de fait les pleins pouvoirs. L'Union africaine, l'Union européenne et les États-Unis condamnent "le coup d'État" perpétré contre le président en exercice Marc Ravalomanana, poussé à la démission par une partie des militaires le mardi 17 mars. Une scission est en train de se créer au sein de l'armée. Restés fidèles à Marc Ravalomanana, élu président en décembre 2006, les forces de base aéronavale d'Ivato notamment, se déclarent " prêts à défendre la nation par la force si c'est nécessaire"

Andry Rajoelina n'a pas réussi à convaincre la communauté internationale de la légalité de sa prise de pouvoir. Et le fait qu'il ait décidé de suspendre toutes les activités des députés et sénateurs a renforcé la suspicion de cette même communauté.


Ainsi, le Conseil de paix et de sécurité de l'Union Africaine a décidé ce vendredi 20 mars de suspendre la participation de Madagascar des travaux des institutions et es organes de l'Union. Selon l'ambassadeur Burkinabé Bruno Nongoma Zidouemba, qui présidait la réunion du Conseil "ce qui s'est passé à Madagascar est un changement anticonstitutionnel de gouvernement" et "peut être interprété comme un coup d'État".

Dans le même temps, la présidence de l'Union européenne par le biais du ministre tchèque aux Affaires étrangères, Karel Schwarzenberg a déclaré jeudi "il y a eu un coup d'État" à Madagascar, "ce n'était pas une élection démocratique". Pour le moment, l'Union veut adopter une approche prudente à souligner le chef de la diplomatie tchèque dont le pays exerce la présidence tournante de l'Union. "Nous devons examiner la situation avec prudence et voir le développement de la situation. Nous avons l'exemple de la Mauritanie où il y a également eu un coup d'Etat et (pour laquelle) nous n'avons pas accepté le gouvernement", a indiqué Karel Schwarzenberg.

Quant à la SADC (communauté économique de l'Afrique de l'Est) elle ne reconnaît pas Andry Rajoelina comme président de Madagascar et a appelé l'Union Africaine et la Communauté Internationale à en faire tout autant. Au cours d'un sommet extraordinaire tenu au Swaziland le jeudi 19 mars, le principal organe décisionnel de la SADC a fortement condamné "les actions inconstitutionnelles qui ont conduit au départ d'un Président légalement et démocratiquement élu".

Dans la Grande Île la situation reste tendue et le risque d'affrontements entre militaires pro Ravalomanana et pro Rajoelina est réel. Dans un communiqué publié mercredi, les militaires de la base aéronavale d'Ivato (aéroport d'Antanarivo) et du premier régiment de la force d'intervention d'Ivato ont donné une semaine à Andry Rajoelina pour quitter le pouvoir. Ces militaires ont dénoncé et condamné les actes du CAPSAT (les soldats qui ont basculé dans le camp d'Andry Rajoelina). Ils se sont déclarés " prêts à défendre la nation par la force si c'est nécessaire".
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