L'avenir de la dialyse en question

Le secteur non lucratif en danger

  • Publié le 6 mai 2009 à 14:00

La chambre régionale de l'économie sociale de La Réunion (CRES), le Fehap, la CFDT, la CGTR, l'Uriops ainsi que la mutualité de La Réunion s'inquiètent de l'avenir de la dialyse à La Réunion face à la possible privatisation de l'Aurar (association pour l'utilisation des reins artificiels à La Réunion). Ils ont fait part de leur inquiétude lors d'une conférence de presse commune ce mardi 5 mai 2009. Face à cette menace, ils ont décidé de réagir en annonçant la création prochaine d'une association pour "sauver le secteur non lucratif de la dialyse".

"Nous voulons dénoncer les man?uvres de privatisation qu'opèrent la direction de l'Aurar", a affirmé Théodore Hoarau, président de la CRES. Et pour cause, selon le responsable, la direction de l'Aurar souhaiterait transférer ses compétences à une entreprise détenue par un de ses membres. "Voyant que l'association était économiquement rentable, ils ont créé des micros entreprises autour d'elle. C'est à une de ces entreprises qu'ils souhaitent transférer l'activité de dialyse", a t-il ajouté.

Pour les représentants du secteur sanitaire et social, cette man?uvre est jugée "horrible". "Si ça se produit, il n'y aura plus de dialyse dans le système non lucratif", regrette Théodore Hoarau. Il craint que la recherche de profit ne devienne l'unique objectif de la structure. Or, selon lui, il y'a 4% de greffés en plus au sein du système non lucratif qu'au sein d'une société. "Les sociétés savent qu'un dialysé non greffés rapportent plus d'argent donc ils prennent du temps pour les greffer", explique Théodore Hoarau. "On ne peut pas s'enrichir sur le dos des gens", s'insurge t-il.

Face à cette situation, la chambre régionale de l'économie sociale de La Réunion souhaite créer une association en collaboration avec les entreprises de l'économie sociale (Uriops, Fehap...) afin de poursuivre l'activité de dialyse. Les bases de l'association seront mises en place "dans 3 semaines". Un dossier sera ensuite déposé à l'Agence régionale de l'hospitalisation afin d'obtenir une autorisation administrative de pratiquer des dialyses. L'Aurar, quant à elle, poursuivra sa route vers une éventuelle privatisation. "Ce que la direction de l'association fait n'est pas illégal, c'est vrai, mais c'est immoral", estime Théodore Hoarau.
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