Crise dans le BTP

Déjà 4200 emplois en moins

  • Publié le 3 juillet 2009 à 00:00

Près de 4 200 emplois ont été supprimés dans le secteur du BTP, c'est ce qu'a annoncé Jean-Marie Le Bourvelec, président de la FRBT, lors d'une rencontre réunissant de nombreux acteurs parmi lesquels l'Etat, la Région, les membres de la cellule économique du BTP ou encore le Département, ce jeudi 2 juillet 2009. Les professionnels du BTP avaient annoncé en 2008 que 8 000 à 10 000 emplois seraient supprimés en 2009. À mi-parcours, ces prévisions semblent donc se confirmer. Ce qui s'avère être un constat alarmant pour le président de la FRBTP.

"À l'échelle métropolitaine, ça équivaut à 400 000 emplois", souligne Bernard Tillon, secrétaire général à la FRBT en faisant allusion aux 4 000 emplois supprimés depuis le début de l'année 2009. Conséquence, les chiffres de l'emploi dans le BTP continuent à baisser, atteignant bientôt le niveau de 2006. "Et les licenciements risquent de s'accélérer dans les mois à suivre", ajoute Bernard Tillon.

Pour les professionnels du BTP, les causes de cette crise qui touche le secteur sont multiples. D'une part le "trou d'air" qui existe entre la fin du chantier de la route des tamarins et le début du chantier tram-train, près d'un an et demi. "En attendant, il n'y a pas de gros chantier de prévu. Au contraire, certains chantiers sont annulés", souligne Jean-Marie Le Bourvellec en parlant de certains projets abandonnés à la suite du changement de majorité dans plusieurs municipalités. Selon le représentant de la FRBT, ce sont près de 500 millions d'euros d'investissement qui sont perdus.

En réponse aux inquiétudes des professionnels du BTP, les donneurs d'ordres publics ont rappelé leur investissement pour l'année 2009. 115 millions d'euros pour le Département, 200 millions pour la Région ou encore 370 millions pour l'Etat dans le cadre de son plan de relance. Un plan de relance critiqué par les municipalités puisqu'ils dénoncent "des procédures longues et compliquées" lors d'une demande d'aides de l'Etat. Des demandes qui sont "souvent rejetées".

Ensuite le faible nombre de logements construits n'incite guère Jean-Marie Le Bourvellec à l'optimisme. En effet, "seuls 300 logements ont été construits en 2009 pour 9 000 logements en 2008", note t-il. Et il prévoit la construction de 1 500 logements d'ici la fin de l'année, "soit une perte de plus d'1,3 milliards d'euros de chiffre d'affaire par rapport à l'an dernier", précise t-il. "Aujourd'hui, 30 000 personnes attendent un logement et chaque année 10 000 personnes de plus ont besoin d'être logé. Nous ne demandons qu'à construire des logements", lance le représentant de la FRBTP. Les membres de la cellule économique reconnaissent néanmoins qu'une reprise est attendue pour le fin de l'année avec un redémarrage des ventes d'ici le mois d'octobre.

L'année 2010 est donc attendue avec impatience par l'ensemble des acteurs du BTP. Ils espèrent même des "frémissements" de reprise au cours du second semestre 2009, notamment grâce à la LODEOM et au dispositif Scellier DOM. Un dispositif qui devrait permettre de "redonner confiance aux investisseurs", notamment les investisseurs métropolitains qui obtiennent difficilement des prêts des banques métropolitaines qui considèrent La Réunion comme "une zone à risque". En attendant la reprise, les professionnels du BTP appellent les investisseurs à "se mobiliser pour augmenter le nombre de chantiers". À défaut, "les entreprises du BTP risquent le naufrage".

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