Affaire de la tuerie de Fenoarivo

Mamodtaky arrêté à Madagascar

  • Publié le 17 septembre 2009 à 09:18

Mamode Abbas Mamodtaky a été arrêté ce mardi 15 septembre 2009 à Antananarivo à Madagascar. C'est l'information publiée dans le Journal de l'île de ce jeudi 17 septembre. Selon le quotidien local, l'homme "séjournait clandestinement depuis 3 mois dans l'île". Il a été arrêté pour "entrée illégale sur le territoire malgache". Reste la question de son extradition vers la France. Mamodtaky est actuellement recherché par les autorités françaises dans le cadre de l'affaire de la tuerie de Fenoarivo près d'Antananarivo (Madagascar).

Selon nos confrères du JIR, Mamodtaky a été arrêté mardi à 19 heures, devant les portails d'une villa, dans le quartier d'Ankadivato, à Antananarivo. Il n'a opposé aucune résistance lors de cette opération. Il était physiquement marqué par sa longue cavale. "Mamodtaky a beaucoup maigri, il avait de longs cheveux et portait une barbe, pour cacher son visage. Il semblait affaibli et fatigué", indique le journaliste en citant une source policière malgache.

Le commanditaire présumé de la tuerie de Fenoarivo a été arrêté pour "entrée illégale et clandestine sur le territoire de la Grande Île". En effet, de son propre aveu, il a quitté la Réunion il y a 3 mois à bord d'un voilier qui mouillait au Port. Quatre jours après, il rejoignait la côte Est de Madagascar et débarquait dans une zone éloignée des contrôles. Pour parvenir à son arrestation, les autorités malgaches ont suivi les faits et gestes de Fazhilakhatoune, sa s?ur, et de son entourage. En effet, ces derniers "commençaient à jouer les fanfarons un peu partout depuis un certain moment", explique le journaliste du JIR.

Désormais entre les mains des policiers malgaches, Mamodtaky devrait être présenté ce jeudi 17 septembre devant un magistrat du parquet de Tananarive "en vue d'un placement en détention provisoire" pour son entrée clandestine. La question reste posée concernant une éventuelle extradition du fugitif vers la France. En effet, celui-ci n'a pas été arrêté en tant que suspect dans l'affaire de la tuerie. C'est donc "le flou juridique sur sa situation en France". Même s'il est recherché par les autorités françaises, aucun mandat d'arrêt international n'a encore été lancé à son encontre.

Pour rappel, les faits remontent au 21 avril 2001. Un commando d'une quinzaine de personnes armées s'introduit au domicile des Remtoula à Antananarivo. Les tirs fusent de toutes parts. 5 personnes sont tuées. Parmi les blessés, on compte Anita alors épouse de Mamodtaky, et la mère de la jeune femme. Les soupçons se portent très vite sur Mamodtaky. L'un de ses proches, Khizar Abbass Khan "Babar Ali", est arrêté par la justice malgache. Il reconnaît être le commanditaire de la tuerie et dédouane Mamodtaky. Peu de temps après, il est interné dans un hôpital psychiatrique malgache. Il y est déclaré mort dans les semaines suivantes.

La famille Remtoula ne se résigne pas pour autant. Étant de nationalité française, elle porte plainte en France. La Justice enclenche une procédure, après qu'un policier ait enquêté sans être saisi, a estimé mardi la cour d'Assises. En 2003, Khizar Abbass Khan "Babar Ali" est retrouvé bien vivant dans la banlieue parisienne. Il est arrêté. Il nie les faits. La France décide néanmoins de demander à Madagascar l'extradition de Mamodtaky. Jean-François Crozet, Riaz Houssen Damdjy sont également arrêtés.

Les 4 hommes sont incarcérés à La Réunion en 2005. Ils y sont restés en prison jusqu'au mardi 24 février 2009.
La Cour d'assises de La Réunion avait alors annulé pour vice de forme toute la procédure qui avait conduit à la mise en examen des 4 hommes pour assassinat. Ils avaient immédiatement été libérés. Le 10 juin 2009, cet arrêt a été cassé par la Chambre criminelle de la Cour de cassation. Elle a également prononcé le renvoi de l'affaire devant la Cour d'assises de Paris. Ainsi, Mamodtaky et ses 3 coaccusés, Jean-François Crozet, Riaz Houssen Damdjy et Khizar Abbass Khan "Babar Ali", seront à nouveau jugés dans le cadre de l'affaire de la tuerie de Fenoarivo.

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