Filière canne

Elie Hoarau craint le démantèlement

  • Publié le 9 avril 2010 à 02:00

Elie Hoarau, député européen, a tenu une conférence de presse ce jeudi 8 avril 2010 pour faire part de sa "préoccupation" concernant l'avenir de la filière canne. Il craint le démantèlement du secteur à l'horizon 2013, année de fin du règlement sucrier, "à l'image de ce qui se passe actuellement pour la filière banane".

Les producteurs de bananes de l'Europe et des pays ACP (Afrique - Caraïbes - Pacifique) sont en effet inquiets quant à leur avenir. En vertu d'un protocole d'accord régulant le marché européen, des droits de douane sont soumis à l'entrée des bananes produites à l'étranger dans la zone des 27.

Cette taxe a pour objectif de permettre aux producteurs européens (essentiellement les Antilles et les Canaries) et à ceux des pays ACP de concurrencer les produits étrangers, moins chers. Elle s'élevait à 716 euros par tonne de bananes jusqu'en 2009. Puis, sous la pression de l'OMC (Organisation mondiale du commerce), cette taxe est passée à 146 euros par tonne de bananes en décembre 2009. L'UE a néanmoins accepté d'ajouter une aide de 160 millions d'euros pour les pays producteurs pendant 3 ans. Malgré cet accord, ce droit de douane a enregistré une nouvelle baisse au début de l'année 2010, à 75 euros la tonne de bananes, suite à la signature d'accord entre l'Union Européenne et des pays d'Amérique Centrale.

"Les producteurs de bananes des régions ultra-périphériques (RUP) estiment qu'ils ne peuvent plus rivaliser avec le marché étranger", affirme Elie Hoarau, de retour de l'assemblée paritaire parlementaire entre les pays de l'UE et ceux de l'ACP qui s'est tenu à Tenerife (îles Canaries) du 27 mars au 1er avril. Le député européen craint que cette situation ne se reproduise en 2013 pour le sucre. En effet, c'est à ce moment que prend fin l'organisation commune du marché du sucre (OCM). Ce règlement sucrier assure un revenu à tous producteurs communautaires grâce à des subventions versées par l'Europe. Entre 2004 et 2010, le prix du sucre a baissé de 36 %. L'Europe a donc décidé de compenser cette perte. Le producteur gagne donc 31 euros de subvention par tonne de sucre en plus des 39 euros du prix de la tonne du sucre.

Mais Elie Hoarau est conscient que cet avantage qui permet à la filière canne réunionnaise de survivre risque de disparaître en 2013. Principaux responsables, la crise économique et les pays de l'Est de l'Europe qui voient d'un mauvais ?il les avantages accordés aux régions ultra-périphériques. L'élu communiste souhaite donc que " les politiques travaillent ensemble " pour préparer les négociations sur le règlement sucrier qui débuteront au milieu de l'année 2011. Le prochain grand rendez-vous sera à Bruxelles les 26 et 27 mai. La France, l'Espagne et le Portugal se retrouveront lors d'un forum pour définir la notion de région ultra-périphérique. C'est à partir de cette définition que les pays de l'Union Européenne apprécieront de l'importance des RUP et des aides à leur accorder.

Mounice Najafaly pour
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