Route du littoral - Protocole de Matignon

Paul Vergès ne croit pas aux six voies sur la mer

  • Publié le 17 avril 2010 à 07:00

Paul Vergès reste sceptique quant au projet de route du littoral dessiné par la nouvelle majorité régionale. Lors d'une conférence de presse organisée par l'Alliance ce vendredi 16 avril 2010, l'ancien président de Région a qualifié d' "erreur historique" la renégociation annoncée du protocole de Matignon. "Cet enjeu devient désormais nationale".

Pour Paul Vergès, un viaduc de 13 kilomètres sur 6 voies, "c'est impossible". L'élu de l'Alliance évoque deux problèmes. D'une part, "les travaux ne pourront jamais démarrer en 2013". D'autre part, "Comment les voitures vont-elles sortir des 6 voies pour entrer dans Saint-Denis ou La Possession sans engorger la circulation", s'interroge le conseiller régional. "Ce ne sont que des effets d'annonce", commente t-il.

Quant à la "remise en cause" du protocole de Matignon, Paul Vergès estime que "c'est la plus grande erreur jamais faite par un responsable de l'aménagement du territoire". "Quel que soit le changement de gouvernance, il y a une nécessité de respecter la continuité des engagements", souligne t-il, en référence au projet tram-train. L'ancien président de Région rappelle les conséquences "catastrophiques" de la décision de mettre fin au projet de voie ferrée, à savoir "priver de chantier des milliers d'entreprises et des milliers de travailleurs". "Il livre La Réunion au tout-voiture", dénonce t-il. Le responsable du PCR pense que le projet de transport en commun en site propre (TCSP) avec une voie dédiée souhaité par Didier Robert est "irréalisable en 5 ou 6 ans". Paul Vergès ajoute : "s'il n'y avait pas eu le protocole de Matignon que j'ai signé en 2007, il (ndlr : Didier Robert) aurait eu quoi ? Il man?uvre sur quelque chose qu'il n'a même pas obtenu", lance t-il.

L'élu de l'Alliance rappelle que même si Didier Robert a obtenu un "accord de principe" de François Fillon pour renégocier le protocole de Matignon, "il reste la question des fonds européens". "Pour la première fois La Réunion peut perdre des crédits accordés de l'Europe. Ce genre d'attitude pourrait provoquer des critiques sévères à l'égard de l'île, ce qui n'est pas souhaitable à la veille de grandes négociations sur l'avenir des régions ultra-périphériques", complète Elie Hoareau, conseiller régional et député européen.

"Prenant acte" de l'annonce de renégociation du protocole de Matignon, Paul Vergès estime que "cet enjeu devient national". " Les Réunionnais sauront tirer les conséquences de cette décision du gouvernement lors des prochaines élections nationales", a t-il affirmé. "24 mois ce n'est pas très long. Je suis certain que ce qui a été défait en 2010 peut-être rétabli en 2012", termine t-il.

guest
0 Commentaires