Face à la crise économique

Le cri d'alarme des transporteurs

  • Publié le 23 juillet 2010 à 08:00

La Fédération nationale des transporteurs routiers (FNTR) "lance un cri d'alarme" sur les difficultés rencontrées par les transporteurs routiers en cette période de crise. Augmentation des prix du carburant, "non respect du protocole d'accord signé suite aux blocages de novembre 2008" ou relance timide de la commande publique, autant de signes d'inquiétudes pour les membres de la Fédération. Ce constat établi, Jean-Bernard Caroupaye, président de la FNTR, souhaite que "les politiques, le préfet et les professionnels du secteur travaillent ensemble pour trouver une solution". Pas question de bloquer les routes pour l'instant. "Nous avons changé notre façon d'agir", assure le responsable du collectif.

C'est entouré des nouveaux membres du bureau de la FNTR que Jean-Bernard Caroupaye s'est présenté en conférence de presse ce jeudi 22 juillet 2010. Au menu, la présentation de ce nouveau bureau mais surtout des revendications de la Fédération. "Nous avons préféré attendre que la nouvelle majorité au conseil régional soit installée pour faire part de nos demandes", indique le président du collectif. C'est désormais chose faite près de 4 mois après l'élection de Didier Robert à la tête de la Région.

"La situation est grave", lance Jean-Bernard Caroupaye qui rappelle que "les transporteurs routiers sont touchés de plein fouet par la crise économique". "On nous promettait une relance de l'activité au 1er semestre 2010. Nous sommes déjà au second semestre et personne n'est capable de nous dire quelles sont les perspectives", affirme t-il. "Nous voulons juste travailler", ajoute le président de la FNTR.

Du travail que les transporteurs ne trouvent pas., ce qui les oblige à licencier voire même à mettre la clef sous la porte. "Plus de 150 sociétés ont été fermées ces 3 dernières années", insiste Jean-Bernard Caroupaye. "Et ça ne va pas s'arrêter", prédit-il.

Pourtant, les transporteurs routiers étaient optimistes en novembre 2008, après une semaine de blocage du réseau routier. Un protocole d'accord sur la mise en place de "mesures d'urgence" avait été signé entre les syndicats, l'Etat et les collectivités locales. Il prévoyait notamment la mise en place d'un "gasoil professionnel", le respect du "principe de prix de référence", la relance de la commande publique ou encore "la transparence sur la formation des prix du carburant".

Près d'1 an et demi après "rien n'a été fait", déplore Jean-Bernard Caroupaye. "Nous avons levé le blocage des routes en faisant confiance aux politiques et on nous a menti", dénonce t-il. "Malgré cela, nous avons continué à croire, pensant que la situation allait évoluer", continue t-il.

Pour le responsable de la FNTR, l'arrivée de Didier Robert à la tête de la Région n' "a rien changé". "Il parle de plan de relance exceptionnel. Nous savons ce qu'est un marché public et le temps nécessaire pour le mettre en place. Son plan de relance ne se concrétisera que dans 3 ou 4 ans. Peut-on encore attendre toutes ces années pour espérer sortir la tête de l'eau ?", s'interroge le président du collectif. Même critique contre la route du littoral : "Il lance le projet avec de nouvelles données (ndlr : 6 voies). Il doit donc tout recommencer. Je ne pense pas que ce chantier démarrera dans les 3 ou 4 prochaines années", affirme t-il.

Autre sujet qui provoque la colère des transporteurs, les dernières hausses successives des prix des carburants. "Les pétroliers engrangent des milliards pendant que les Réunionnais trinquent", fustige Jean-Bernard Caroupaye. "Il faut que le préfet lance une étude sur les prix de revient du carburant", suggère t-il.

La FNTR demande également "une adaptation au niveau local de la réglementation européenne sur les pauses obligatoires". En effet, selon cette réglementation, les transporteurs doivent respecter des pauses de 45 minutes après 4 heures de conduite. "Ce texte n'est pas adapté au contexte particulier de La Réunion", signale le représentant du collectif qui rappelle "qu'il n'y a pas d'aires de repos adaptées aux camions à La Réunion". "Nous devons donc stationner dans des lieux qui ne sont pas appropriés et nous sommes donc souvent verbalisés", ajoute t-il.

Toutes ces raisons provoquent donc le mécontentement des transporteurs. Ils souhaitent désormais "demander des comptes" aux politiques et au préfet. Pour ce faire, "nous leur adresserons un courrier pour les rencontrer et trouver des solutions", indique Jean-Bernard Caroupaye. "Nous avons changé notre façon d'agir. Nous voulons travailler en partenariat avec tout le monde pour sortir de la crise", termine t-il.

Mounice Najafaly pour
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