Education

La "pire" rentrée scolaire pour la FSU

  • Publié le 2 septembre 2010 à 06:00

Alors que Luc Chatel, ministre de l'éducation nationale, annonce une rentrée "particulièrement riche" de nouveautés, la FSU (Fédération syndicale unitaire) estime que cette rentrée scolaire "est pire que les autres". Réforme des collèges et des lycées, problèmes d'effectifs ou diminution des contrats aidés, ce sont autant de sources d'inquiétude et de colère pour les membres du syndicat.

La FSU dénonce d'abord des réformes des collèges et des lycées qui ne poursuivent qu'un seule objectif : "faire des économies". D'abord la réforme des collèges qui met en place un "livret de compétence". Ce livret est un nouveau mode d'évaluation des élèves de 3ème. L'enseignant doit évaluer un certain nombre de compétences sur la base d'items. "Nous ne savons pas du tout comment l'utiliser. C'est le flou total", explique Michel Zerwetz, secrétaire académique du Snes FSU. "Est-ce qu'il va remplacer le brevet ? Est ce que le brevet des collèges et le livret vont se compléter ? Nous n'en savons rien", ajoute t-il.

Surtout que ce nouveau dispositif semble compter un certain nombre d'incohérences, comme le note Philippe Manenc, secrétaire académique du Snep FSU. "Dans la matière sport par exemple, il y a un item "savoir nager" et un item "identifier ses points faible et ses points forts dans des situations variées". En résumé, si l'élève identifie qu'il ne sait pas nager, il réussit l'item avec brio", ironise le syndicaliste. Autre motif de colère à l'encontre de cette réforme, la généralisation de l'option "histoire de l'art". Une généralisation qui se fait sans complément de moyens et sans ajout d'heures de cours. "Les enseignants doivent prendre sur leurs heures de cours pour faire cet enseignement", fustige Michel Zerwetz.

La réforme des lycées est tout autant pointée du doigt. Cette réforme prévoit la mise en place d'un Bac Pro en 3 ans et la création de passerelles entre la filière générale et la filière professionnelle. L'objectif affiché est d'augmenter le taux de lycéens d'une même classe d'âge titulaires du baccalauréat. Ce n'est pas l'avis de la FSU qui voit la une "stratégie du gouvernement" pour supprimer les filières technologiques, jugées "coûteuses". "A la place, on met en place un bac général avec quelques options technologiques et un bac pro sur 3 ans", dénonce Evelyne Derriennic, secrétaire académique Snuep FSU.

Quant aux classes passerelles, la syndicaliste constate que "le caractère national du diplôme disparaît". Et pour cause, les épreuves terminales sont peu à peu remplacés par des contrôles continus, ce qui implique des disparités entre les lycées. Evelyne Derriennic observe aussi que "les classes sont surchargées". Ainsi, dans les classes industrielles, on est passé d'une moyenne de 24 élèves à une moyenne de 30 élèves, ce qui pose des problèmes de matériels lors des activités pratiques. Autre problème, "où est ce que tous ces jeunes pourront-ils faire leur stage" ?, s'interroge la secrétaire académique qui rappelle que cette année encore, 350 élèves n'ont pas trouvé de place dans les lycées professionnels.

Marie-Hélène Dor, secrétaire adjointe de la FSU, fustige quant à elle la politique de non remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite et les mutations d'enseignants réunionnais vers la métropole. "Cette année 62 stagiaires ont été mutés alors qu'il y a des places vacantes aujourd'hui à La Réunion", s'indigne la représentante de la FSU. "A la place, on utilise des enseignants non-titulaires qui auraient pu être titulaires dans ces mêmes postes s'ils avaient passé le concours", poursuit-elle. Elle dénonce aussi la nouvelles "politique de formation" des stagiaires qui sont "lâchés" dans les écoles "sans aucune formation pratique". "En plus d'être éloignés de leur île, ils sont envoyés dans des classes difficiles à Créteil", affirme Marie-Hélène Dor.

La grogne touche aussi les agents techniques territoriaux des établissements d'enseignement (ex-TOS). Les représentants de ces agents se disent "victime de la politique de non remplacement des départs à la retraite et de la fin annoncée d'un certain nombre de contrat aidés". "Nous devons parfois faire face à des situations extrêmement compliquées", souligne Léandre Billaud, de l'Unatos.

Face à toutes ces "sources d'inquiétude", le Snes, le Snep, la FSU et Sud Réunion appellent les personnels de l'éducation à une journée de grève le 6 septembre prochain. Les syndicats appellent aussi à la mobilisation le 7 septembre, contre la réforme des retraites. "C'est une réforme mauvaise, injuste et précipitée. Nous devons donc nous mobiliser contre celle-ci", termine Marie-Hélène Dor.

Mounice Najafaly pour
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