Océan Indien

Une plateforme pour renforcer la présence des femmes

  • Publié le 10 mars 2011 à 14:00

La deuxième rencontre des femmes de l'Océan indien s'est ouverte ce jeudi 10 mars 2011 en présence d'une délégation de femmes de la zone et de représentants de la commission de l'Océan Indien ainsi que de l'ONU. La présidente d'une plateforme nationale qui devra promouvoir le rôle des femmes de la zone dans la vie publique, sera élue dans la soirée.

Des représentantes des Comores, de l'île Maurice, de Madagascar, des Seychelles et de la Réunion se sont réunies jeudi 10 mars au Conseil général pour la seconde rencontre des femmes de l'Océan Indien en politique. Le but de ces deux jours de réunion est de mettre en place la plateforme nationale des femmes en politique de la Réunion et une plateforme régionale, avec la nomination de sa présidente dans la soirée.

" Il y a une corrélation entre l'augmentation de l'égalité des sexes et celle du PIB dans un pays ", a estimé Nassimah Dindar, la présidente du Conseil général, en préambule. Pour elle, cette rencontre est un témoin du changement en marche dan la zone. Pour preuve, le nombre de parlementaires de l'île Maurice est passé de 5% à 17% entre 2000 et 2005. Malgré tout, les femmes restent sous-représentées dans la vie politique dans la zone.

Huguette Bello, député maire de Saint-Paul, engagée depuis des années dans la lutte pour l'égalité des sexes, a rappelé les injustices dont sont victimes les femmes de part le monde. A la Réunion, la chambre de commerce ne compte que 5% de femmes, 9% sont élues à la chambre d'agriculture... " Au rythme où l'on va, nous atteindront la parité dans 400 ans ", estime Huguette Bello.

Comme les résolutions issues du premier atelier qui s'est déroulé l'année dernière à Maurice, elle milite pour l'adoption d'une loi sur la parité en politique dans les pays qui n'en ont pas. Et dans ceux qui en ont, pour une application stricte des principes. Cette année, ces rencontres devront implémenter les résolutions prises en juillet l'année dernière.

La précédente rencontre avait conclu à la nécessité de créer une plateforme nationale dans chaque pays membre de la commission visant à favoriser l'engagement des femmes en politique. Une plateforme régionale dotée d'un secrétariat doit également voir le jour, tout comme des actions sur la formation des femmes.

Pour Nassimah Dindar, " investir sur le leadership féminin, c'est investir sur le leadership d'un pays ". Un investissement qui ne va pas toujours de soi. Elle rappelle qu'elle-même est devenue " présidente par accident " et que l'on ne comptait pas la garder.


- Les Seychelles à la pointe du combat pour l'égalité dans la zone

A la 61ème place du classement mondial sur la représentation des femmes à la chambre des députés, l'archipel des Seychelles se place au premier rang des pays de l'Océan indien, juste devant la France et la Réunion. Des élections parlementaires se tiendront en 2012 et 50% des candidats seront des femmes. Pourquoi cette avance ? " Les Seychelles sont une nation jeune. Les femmes ont toujours été à l'avant-garde de la lutte ", explique Marie Pierre Lloyd, ancienne ministre de santé, aujourd'hui ambassadrice du développement social sur le terrain.
Forte d'une culture politique d'engagement familial, elle explique que la toute jeune nation, fondée en 1976, a pris, dès le départ, le virage de l'égalité des sexes, même si du chemin reste encore à faire.
Revenue d'Angleterre avec un diplôme de sociologue en poche au lendemain de l'indépendance, elle se concentre aujourd'hui son action de terrain sur l'autonomisation des femmes seychelloises. L'université des Seychelles, crée l'année dernière compte aujourd'hui beaucoup d'étudiantes et certaines formations sont exclusivement féminines. " Avant, les jeunes femmes devaient partir à l'étranger pour étudier. Beaucoup ne le faisait pas pour des raisons familiales. Aujourd'hui, il est possible pour ces femmes de la faire ", conclut Marie Pierre Lloyd.

Marine Veith pour
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