Pollution de l'air

Analyses complémentaires à Saint-Pierre

  • Publié le 28 mars 2011 à 15:30

A la fin du mois de février 2011, un classement étonnant plaçait la Réunion à la seconde place des régions les plus polluées de France. La DEAL (Direction de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement) indiquait alors que les embruns marins pouvaient être à l'origine des 93 jours de dépassement du seuil autorisé pour l'émission de particules fines sur une station de Saint-Pierre. Mais cette explication n'est pas entièrement confirmée et de nouvelles analyses sont en cours.

Pollution ou embruns? La station Bons Enfants à Saint-Pierre accusée à elle seule de propulser la Réunion à la seconde place des régions les plus polluées de France n'a pas encore livré tous ses secrets, indique la préfecture dans un communiqué lundi 28 mars.

Alors que les embruns marins sont fortement suspectés de fausser la donne sur cette station qui affiche 93 jours de dépassement du seuil autorisé, les services de l'état viennent d'annoncer que " selon les premières conclusions, qui viennent d'être rendues, la contribution en sels marins n'expliquerait qu'en partie les dépassements en PM10 (particules fines ndlr). Le modèle exploité aboutit à des concentrations en sels marins de 4 à 10 microg/m3. Ces niveaux ne suffiraient pas à provoquer les 93 jours de dépassements enregistrés à la station " Bons Enfants " de Saint-Pierre ".

En 2010, la station " Bons enfants ", située à Saint-Pierre, a fait apparaître des dépassements des valeurs limites réglementaires pour les particules fines : la moyenne journalière a excédé 50 microg/m3 93 jours dans l'année (contre 35 jours réglementaires). La moyenne annuelle civile s'est élevée à 46 microg/m3 contre 40 microgrammes/m3 réglementaire.

" Les mesures n'ont mis en évidence aucune trace d'autres polluants comme le NO2 (dioxyde d'azote) ou le SO2 (dioxyde de souffre) et, proche de la mer, les embruns marins étaient suspectés de faire grimper la mesure de particules fines ", indique encore le communiqué.

Une étude de l'ORA, conduite en 2008, avait étayé cette hypothèse. La Commission européenne avait toutefois demandé d'autres investigations. Le Ministère du Développement durable avait donc confié une étude complémentaire à un laboratoire agréé (le LCSQA/INERIS ) en février 2011. Cette étude, dont les résultats viennent d'être publiés, se basait sur une modélisation théorique des embruns marins.

" De nouvelles investigations vont donc être conduites. Plusieurs pistes sont envisagées : analyses chimiques in situ ; prise en compte de paramètres complémentaires dans le modèle utilisé ", indique donc la préfecture qui communiquera les résultats une fois connus.

A la Réunion, les données relatives à la pollution locale de l'air sont mesurées par 14 stations fixes réparties sur l'ensemble de l'île, et gérées par l'association agréée de surveillance de la qualité de l'air : l'Observatoire Réunionnais de l'Air (ORA).

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