Santé publique

Le CHU sur les rails

  • Publié le 31 mai 2011 à 08:00

Avec la signature de la fusion des établissements hospitaliers nord et sud, une étape " historique " a été franchie dans la mise en place du CHU (centre hospitalier universitaire). Les signataires présentaient, lors d'une conférence de presse lundi 30 mai 2011, le but de l'opération et les combats qui restent à mener. Une délégation s'envolera prochainement pour Paris réclamer 150 millions d'euros nécessaires à sa mise en place, et des moyens humains.

Elever le niveau de qualité des soins, développer la recherche en médecine, améliorer la démographie médicale, faire repartir la greffe rénale.... La fusion des établissements hospitaliers nord et sud, prélude à la création du CHU, vise à répondre à des problématiques variées. Lundi 30 mai 2011, une conférence de presse réunissant les principaux protagonistes de la mise en place du CHU expliquait les enjeux et le chemin à parcourir.

Ce CHU, qui pourrait voir le jour dès janvier 2012, serait le 33ème en France et seules deux régions actuellement n'en ont pas : la Corse et la Réunion. Il nécessite trois composantes : les soins, la mise en place de formations et la recherche. En discussion depuis près de 4 ans, sa création implique de nombreux changements dans le fonctionnement des établissements existants.

" Pas question de fermer quelque site que ce soit, nous continuerons de faire des soins de proximité, c'est l'ensemble qui nous permettra de créer un CHU ", indique Chantal de Singly, directrice de l'agence régionale de santé (ARS). Michel Calmon, directeur général du CHR, rassure lui aussi : " il y a la garantie d'une absence de mobilité nord/sud, mise à part sur la base du volontariat " pour les employés des deux sites. Selon lui, 7 des 8 organisations syndicales se sont prononcées pour cette fusion qui permet, entre autres, une harmonisation informatique des dossiers des patients permettant un échange entre l'hôpital du Sud et celui du Nord.

Pour Mohamed Rochdi, président de l'université, " cet événement est historique, cette nouvelle étape franchie est cruciale pour la création du CHU ". Au mois de mai 2010, l'université a crée une unité de formation et de recherche (UFR) permettant l'ouverture de filières médicales. A la rentrée 2012, la troisième année de médecine pourra être suivie dans l'île. Une étape qui ne se fait pas sans mal. " L'UFR fonctionne avec des moyens limités que l'université a dégagé sur fonds propres ", précise le président de l'université.

Actuellement, 43 praticiens hospitaliers travaillent avec les étudiants, en attendant le recrutement de 4 enseignants dans les mois qui viennent. Ces professeurs permettront de développer le volet recherche nécessaire au CHU. " Nous avons tous les ingrédients pour avoir un CHU digne de ce nom. Cette ambition nécessite un accompagnement fort, à la hauteur de l'ambition. Il faut une montée en puissance concernant l'emploi de professeurs ", poursuit-il.

Cette attente concernant les moyens est partagée. Jean-Paul Virapoulé, président du conseil de surveillance du CHD Félix Guyon, indique que la délégation partira prochainement pour Paris en vue de demander 150 millions d'euros nécessaires à des investissements dans les différents centres hospitaliers de l'île, notamment celui de l'ouest. " La création de ce CHU se traduira par une élévation du niveau de soins. C'est une oeuvre collective, bipolaire et raisonnable. Nous ne voulons pas déshabiller Saint-Pierre pour habiller Saint-Denis et inversement. Mais nous aimerions que le gouvernement mette sur la table un présent d'encouragement de l'ordre de 150 millions d'euros ", indique le sénateur UMP.

Sur ces 150 millions, 40 iront à la création du centre hospitalier de l'ouest, 80 à celle du CHU et 20 à Mayotte. Des demandes qui, selon les porteurs du projet CHU, ont toutes les chances d'être entendues au niveau du ministère de la santé. " Pour la première fois, le projet est structuré dans le domaine de la formation/ recherche. Nous estimons que le niveau de pré-requis est raisonnable ", indique Chantal de Singly. Ces investissements sont d'autant plus légitimes que la Réunion a une dotation de lit hospitalier par habitant 30% inférieure à celle de la métropole.

Marine Veith pour
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