Région - Incident en commission permanente

C. Gaud : "Il faut savoir faire la part des choses"

  • Publié le 8 septembre 2011 à 13:40

Lors de la Commission permanente du mardi 6 septembre 2011, Didier Robert, président de la Région, aurait lancé aux conseillers de l'opposition "Comment voulez-vous qu'on vous respecte si vous ne nous respectez pas ?", à une partie de l'opposition. Les conseillers régionaux de l'Alliance ont souhaité réagir à ces propos en ce jeudi 8 septembre 2011. Pour Catherine Gaud, "la démocratie à la Région n'est pas respectée et l'opposition non entendue". "On ne répond pas à nos questions et on travestit nos propos", ajoute-t-elle. "Le président de Région confond également les attaques qui sont faites à son encontre sur certains blogs et les affaires qui se passent au sein de l'institution", précise-t-elle.

"Le président de Région dit qu'on ne le respecte pas. Nous ne comprenons pas. Nous n'avons jamais porté atteinte à sa personne, nous réagissons simplement sur des dossiers. Nous demandons des précisions sur des budgets et des explications sur des choses qui nous semblent floues. Mais nous n'avons jamais droit à une réponse. Pour moi, ça c'est un manque de respect", explique Catherine Gaud.

Elle souligne : "Didier Robert ne supporte pas la contradiction, alors que de notre côté, nous devons faire notre rôle d'opposant quand quelque chose nous semble flou. Nous ne sommes pas dans une opposition systématique, on vote quand même 90% des dossiers présentés. Mais, on demande aussi plus de clarté sur d'autres éléments, par exemple au niveau du personnel de la Région. On sait qu'il y a eu beaucoup de postes de conseillers techniques créés, on ignore le nombre exact, ni à quoi correspondent les fiches de poste. Autre exemple : on demande depuis un certain qu'il y ait des copies des débats en commission permanente, pour que ce qui est dit soit entendu, nous n'avons jamais eu de réponses favorables. On souhaiterait aussi avoir les comptes-rendus de missions, là encore, on ne les reçoit jamais. Pourtant, un respect minimal est dû aux élus de l'opposition, la moindre des choses, c'est d'avoir des réponses quand on pose des questions. Or, le président fuit les débats. Quand nous sommes en institution, il nous écoute, certes, mais en règle générale, on ne nous répond pas, ou alors on travestit nos propos".

Lors de la Commission permanente du mardi 6 septembre, un dossier relatif à la commémoration de l'inscription du maloya au patrimoine mondial de l'Unesco, dont les célébrations sont prévues du 30 septembre au 2 octobre 2011, a été examiné. "Les élus de l'opposition se posaient des questions sur le choix du site, à savoir Cilaos et sur le budget attribué à l'événement", explique Catherine Gaud. Selon elle, "on nous demande de voter un budget de 289 000 euros, dont 75 000 sont attribués à la communication et 37 000 à un feu d'artifice à Cilaos". "Et on ignore comment sera utilisé le reste. Or, il s'agit d'argent public et on est en droit d'avoir des explications sur la façon dont il va être utilisé", ajoute la conseillère régionale. "Le montant total de l'événement n'est pas à remettre en cause. Cependant, le budget alloué à la communication semble énorme", insiste Catherine Gaud.

Elle relate la suite de la commission permanente : "Alors que Monique Orphée souhaitait des explications sur cette commémoration, le président de Région a déclaré qu'on ne le respectait pas. Je le mets au défi de trouver une marque d'irrespect au sein de l'Alliance ou du PS. Il a fait allusion à des attaques publiées sur des blogs. Des allusions étonnantes, puisque je ne vois ce que ça vient faire là. Quand l'Alliance était à la majorité, nous avons aussi été visés par des attaques personnelles de la part de certains médias. Cependant, il faut savoir faire la part des choses. Il ne faut pas tout mélanger. On ne règle pas ses comptes au sein de l'institution, on est là pour examiner des dossiers".

Concernant une éventuelle plainte vers ce blog, Catherine Gaud réagit : "Chacun écrit ce qu'il veut, c'est la liberté d'expression. Après, si le président de Région se sent attaqué, il existe des recours judiciaires, mais il ne doit pas tout mélanger", insiste-t-elle.

Samia Omarjee pour
guest
0 Commentaires