Confédération de l'Artisanat et des Entreprises du Bâtiment

"Les artisans sont pris à la gorge"

  • Publié le 11 octobre 2011 à 16:00

La CAPEB (Confédération de l'Artisanat et des Entreprises du Bâtiment) de La Réunion a tiré la sonnette d'alarme, ce mardi 11 octobre 2011, à l'occasion d'un point presse. Le syndicat accuse le fait que les banques ne jouent pas le jeu et refusent d'accorder des avances aux artisans du BTP. La CAPEB demande la tenue d'une table ronde à la préfecture avec les banques, sans cela, elle passera à l'action. Pour Franck Legros, président de la CAPEB 974, "la situation est grave et les artisans sont pris à la gorge".

"Nous sommes arrivés à tel point où nous sommes obligés de vendre nos marchés", lance Franck Legros président de la CAPEB 974. Selon la confédération, depuis le début de la crise, les banques, frileuses, auraient fermé les robinets aux petites entreprises et artisans du BTP. "Aujourd'hui, toutes les entreprises du bâtiment ont l'impression d'être black-listé. Une entreprise qui a un bilan négatif mais un carnet de commande rempli pour cette année et l'année prochaine, voit ses demandes de financement refusées. Il en est de même, pour un artisan qui présente un bilan positif", indique Franck Legros. Une situation "intolérable", pour lui, d'autant que certains artisans cautionnent leurs biens personnels.

Autre point de mécontentement, le délai de traitement des dossiers de demande de financement trop long, pouvant atteindre 7 à 8 mois. "Certaines entreprises obtiennent des marchés mais à quels prix. Nous faisons face à des problèmes de trésorerie car les délais de paiement ne sont pas toujours respectés", poursuit le président du syndicat.

"Au moment où il y a eu la défiscalisation, ou encore la construction de la route des tamarins, les banques donnaient, empruntaient et subventionnaient en moins de 24 heures parfois. Aujourd'hui, on vient dire aux artisans qu'ils ont eu tort. Nous avons besoin de nous en sortir, de vivre à tel point que nous sommes obligés de licencier des salariés qui ont travaillé depuis plus de 20 ans", lâche Franck Legros. Il poursuit : "Nous ne sommes pas responsables de la mise à mal de l'économie réunionnaise".

Par ailleurs, dans le contexte actuel où l'activité du BTP peine à redémarrer, le président de la CAPEB rappelle que "l'artisanat du bâtiment joue un rôle essentiel dans l'économie réunionnaise, et c'est pourquoi, il est important de ne pas laisser les entreprises mourir". Il insiste sur le fait que l'artisanat du BTP à La Réunion compte plus de 6 000 entreprises et plus de 10 000 salariés et que chaque partie a un rôle à jouer. Un rôle important, qu'il ne manque pas de souligner, dans l'activité de relance du secteur BTP.

La CAPEB précise avoir demandé, par courrier, la tenue d'une table ronde avec les banques, à ce sujet, à la préfecture mais aucune réponse n'a été donnée à ce jour. "En 2009 et 2010, une réunion se tenait chaque lundi matin à la préfecture avec les banques, sans les artisans, avant de disparaître du jour au lendemain. Nous demandons à ce que cette commission soit remise en place mais que nous soyons, cette fois-ci, invité", lance, pour sa part, Michel Alamèle, de la FTR (fédération des terrassiers de La Réunion). "Il faut qu'on se mette à table pour discuter, sinon on passera à l'action", conclut Franck Legros.

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