Bilan de l'opération visites conjointes sur les chantiers du BTP

Des progrès à faire

  • Publié le 9 novembre 2011 à 05:00

Dans le cadre du plan régional de santé au travail, une opération de visites sur les chantiers du BTP était organisée, conjointement, le 15 septembre dernier, par les agents de l'inspection du travail, les contrôleurs du service de prévention de la CGSS, les médecins du travail et les intervenants en santé au travail du SISTBI (Service de santé au travail du bâtiment). Ce mardi 8 novembre 2011, ils ont présenté leur bilan à l'occasion d'un point presse. Selon les partenaires de l'opération, si des améliorations ont été notées entre 2009 et 2010, des progrès sont encore à faire en 2011.

Le 15 septembre dernier, ce sont 53 chantiers qui ont été visités sur toute l'île par les agents de l'inspection du travail, les contrôleurs du service de prévention de la CGSS, les médecins du travail et les intervenants en santé au travail du SISTBI (Service de santé au travail du bâtiment), soit 54 entreprises et plus de 500 salariés sensibilisés.

Selon Géraldine Morillon, directrice de l'inspection du travail, l'objectif de cette opération était de sensibiliser les opérationnels sur les chantiers, de distribuer des brochures d'information sur les différents risques et de réaliser un audit des chantiers. Et, ce afin d'identifier des axes d'amélioration.

Chaque chantier visité a ainsi fait l'objet d'un audit sur les thèmes suivants, à savoir, les phases préalables au chantier, l'hygiène sur les chantiers, les risques liés à la manutention manuelle et les risques de chute de hauteur.

Pour les partenaires de l'opération, les constats réalisés en 2011 montrent que des progrès restent encore à faire, notamment dans les mesures de prévention de risques de chutes de hauteur. La CGSS, l'inspection du travail et la SISTBI pointent que seuls 28% des trous ou matériaux fragiles sont correctement équipés de gardes corps ou protégés. Concernant les protections individuelles, 35% sont utilisées avec un antichute pour les travaux sur toitures en pente et 40% des points d'ancrage sont d'une solidité suffisante.

Dans le domaine de l'hygiène, les manquements ne sont pas non plus en reste. 60% des chantiers visités étaient équipés de vestiaires, réfectoires et sanitaires contre 67% en 2009 et 66% en eau potable.

Les partenaires de l'opération observent également une "forte inadéquation" entre les mesures de prévention inscrites dans les plans de coordination, en phase préparatoire du chantier, et la réalité constatée sur le terrain.

Par ailleurs, c'est une véritable dégradation des moyens dans le BTP que la CGSS, l'inspection du travail et le SISTBI montrent du doigt. Une dégradation liée, d'une part à un effet crise, mais aussi à une perte de compétences, selon Pascal Laporte, responsable du service prévention de la médecine du travail. "La crise ayant balayé les hauts salaires et les plus qualifiés", commente-t-il.

À noter que lors de cette visite, 5 injonctions et 3 procès-verbaux ont été notifiés, 7 chantiers arrêtés et 32 courriers d'observation rédigés.

Après trois ans de constat, Géraldine Morillon dit "réfléchir à quelque chose de plus opérationnel et de plus marqué". "Nous allons essayer de passer à une phase plus contraignante. Il faut taper à un moment donné", conclut-elle.

Cette opération de visites sur les chantiers du BTP sera reconduite en 2012.

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