Confédération nationale du logement - Étude sur les locataires endettés

"Stop à l'apartheid social"

  • Publié le 9 mars 2012 à 07:40

Sur la période de 2010 à 2011, la confédération nationale du logement (CNL) de La Réunion a réalisé une étude sur les locataires en difficulté de paiement de leur loyer. Selon la CNL, les difficultés de paiement sont en grande partie liées à la surconsommation et la tension économique entraînant aussi une fragilité des foyers. La confédération dit "stop à l'apartheid social". "Aujourd'hui, le locataire doit choisir ou il paie son loyer, ou il nourrit sa famille ou il veille sur sa santé. Il ne peut plus faire face à ses trois dépenses importantes, il doit choisir", déplore-t-elle.

L'étude concerne 365 locataires. "Il était important d'avoir une meilleure connaissance de la situation des ménages rencontrant des difficultés. Le travail qui a été réalisé porte sur des analyses concernant : le profil des ménages, la situation sociale et les solutions proposées par les bailleurs en dehors des commissions", explique la CNL.

Selon l'antenne locale de la confédération, "l'analyse socio-économique des foyers concernés dévoile que les locataires qui sont dans une situation en impayés temporaires sont majoritairement des personnes en situation d'emplois". "64 % des dossiers concernent des locataires en situation d'emploi ou retraités. Les bénéficiaires du RSA et prestations familiales représentent 28% des personnes en difficulté. Les salariés concernés par ces difficultés sont ceux qui perçoivent des revenus en moyenne de 1319,78 euros et ne bénéficient pas de l'allocation logement", précise la CNL. "30 % des locataires qui ont rencontré des difficultés financières ont entre 41 et 50 ans", ajoute-t-elle, par ailleurs.

La CNL note également que "les prix des loyers ont augmenté inexorablement alors que les salaires eux n'augmentent pas". "Les charges de la vie courante pèsent de plus en plus sur le budget des locataires (mutuelles, eau, électricité, essence, gaz, les produits de consommation...). Alors que le revenu disponible des ménages locataires baisse, les impayés temporaires de loyers sont en augmentation", poursuit-elle.

Pour la CNL, il est évident que cette situation ne pourra pas s'améliorer. "Le gel des loyers même minimes associé à une gestion plus rigoureuse et en bon père de famille des charges pourraient atténuer ou maintenir cet équilibre fragile. Sont ainsi pénalisés les foyers non bénéficiaires de l'allocation logement ou qui bénéficient d'un montant d'AL réduit et ce en raison de leur situation financière, légèrement supérieur au SMIC", termine la confédération.
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