La lettre de démission de François Fillon au nom de l'ensemble de son gouvernement a été transmise à l'Elysée par un garde républicain ce jeudi 10 mai 2012, a déclaré Matignon. Celui qui restera l'unique Premier ministre du quinquennat de Nicolas Sarkozy, a remis la démission de son gouvernement au président sortant au lendemain du dernier conseil des ministres et à cinq jours de la passation de pouvoirs à l'Elysée avec François Hollande. Retour sur les dates et faits marquants du quinquennat Nicolas Sarkozy/François Fillon avec l'AFP.
Nommé Premier ministre par Nicolas Sarkozy le 17 mai 2007, François Fillon pourra se prévaloir d'une longévité quasi inédite à ce poste dans l'histoire de la Ve République : seul Georges Pompidou, en poste entre avril 1962 et juillet 1968, a fait mieux.Mais, durant une large partie du quinquennat, il aura eu à lutter pied à pied contre "l'omniprésidence", construisant sa popularité sur un style tout en sobriété, en opposition totale avec celui de Nicolas Sarkozy.
Âgé de 58 ans, ayant quitté la Sarthe pour se présenter aux législatives à Paris, François Fillon est aujourd'hui le principal rival du patron de l'UMP, Jean-François Copé, dans l'optique de 2017. Mercredi, en conseil des ministres, celui qui fut qualifié en 2007 de simple collaborateur a eu le droit à un hommage appuyé de Nicolas Sarkozy.
Dates et faits marquants du quinquennat Nicolas Sarkozy/François Fillon :
17 mai 2007 : François Fillon est nommé Premier ministre.
18 mai 2007 : "On va constituer une équipe très soudée, avec un président qui donne les impulsions et un Premier ministre chargé de la mise en ?uvre" (Fillon)
Août 2007 : "Le Premier ministre est un collaborateur. Le patron, c'est moi" (Sarkozy)
Janvier 2008 : pour la première fois, la côte de popularité de François Fillon dépasse celle de Nicolas Sarkozy.
Mai 2008: début de réunions hebdomadaires à l'Elysée d'un groupe de ministres (dit G7) en l'absence de François Fillon. "Pourquoi ils se détestent", titre alors le journal L'Express.
Juin 2009 : "Le Premier ministre est réduit au rang de simple collaborateur" (Jean-Marc Ayrault, alors que François Fillon assiste en simple témoin à l'allocution du président devant le Parlement réuni en Congrès, une première sous la Ve République).
Septembre 2009 : Nicolas Sarkozy inflige à son Premier ministre un nouveau camouflet en le désavouant sur la taxe carbone.
Janvier 2010 : sortie d'un ouvrage dans lequel François Fillon affirme avoir envisagé de démissionner en septembre 2007, du fait de sa relation avec le président, puis à l'été 2008, pour raisons de santé.
Février 2010 : les candidats UMP aux régionales s'arrachent François Fillon. Après la défaite en mars, désaccord sur l'ampleur du remaniement à effectuer.
Juin 2010 : Nicolas Sarkozy confirme qu'il procédera à un remaniement à l'automne.
Septembre 2010 : "Nicolas Sarkozy n'a jamais été mon mentor" (François Fillon)
3 novembre 2010 : "On ne gagne rien à changer de cap au milieu de l'action" (François Fillon).
14 novembre 2010 : soutenu par les parlementaires UMP, François Fillon est reconduit. Le lendemain, le journal Libération ironise: "Fillon garde Sarkozy".
16 novembre 2010 : Fillon est "le meilleur Premier ministre pour la France" (Nicolas Sarkozy)
Mars 2011 : "Non seulement il est le seul, mais il est le meilleur candidat possible" (François Fillon, perçu comme possible recours pour 2012, à propos de Nicolas Sarkozy)
6 mai 2012 : "Je suis fier d'avoir été son Premier ministre pendant cinq ans. (...) L'Histoire lui rendra justice" (François Fillon)
9 mai 2012 : "Il n'y a pas eu de couple qui se soit aussi bien entendu dans la Ve République. On était différents. Heureusement qu'on était différents, les deux mêmes ça aurait été insupportable" (Nicolas Sarkozy, lors du dernier conseil des ministres)
10 mai 2012 : François Fillon transmet à l'Elysée la démission de son gouvernement.
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