Premier médicament à base de cannabis autorisé en France

Sativex: "des bémols à apporter" selon l'association Principes Actifs

  • Publié le 15 janvier 2014 à 06:00

La France a donné son feu vert le 9 janvier dernier au cannabis thérapeutique, autorisant la mise sur le marché du Sativex. Pouvant être commercialisé à partir de 2015, le spray buccal est destiné à soulager certains patients atteints de sclérose en plaque. Mais pour Principes Actifs, association regroupant des personnes atteintes de maladies reconnues comme susceptibles de réagir favorablement à la prise de cannabis et en faisant usage, il ne faut cependant pas "se réjouir trop vite". "D'une part, parce que son accès ne sera possible qu'en 2015, d'autre part, parce qu'il sera limité aux patients atteints de sclérose en plaques (SEP) uniquement", affirme-t-elle.

Contenant des extraits naturels du chanvre (Cannabis sativa L.), le CBD (cannabidiol) et le THC (Delta-9-tétrahydrocannabinol), selon les indications du ministère de la Santé, le Sativex, un spray buccal dérivé du cannabis, sera prescrit aux malades atteints de sclérose en plaques afin de  soulager "les contractures sévères, résistantes aux autres traitements". Une prescription qui devrait être réservée uniquement aux neurologues et médecins rééducateurs hospitaliers et limitée à six mois.

Pour l’association Principes Actifs, dans un communiqué, si cette décision d’alignement de la France sur une directive européenne datant de 2001 permet d’ouvrir une brèche pour l’obtention du droit d’utiliser le chanvre sous sa forme la plus naturelle, - fleurs -, mais aussi de dérivés, - teintures mères, huiles essentielles, résines, infusions…-, "quelques bémols doivent être cependant apportés". Selon elle, l’autorisation de prescription ne débutant qu’en 2015, "l’effet d’annonce provoque une frustration à la mesure de l’espoir que peut susciter son utilisation". "Il est vraisemblable que nombre de patients n’attendront pas une année de plus pour s’en procurer chez nos voisins européens aux législations plus libérales", indique-t-elle.

Principes Actifs souligne également que "l’accès à ce médicament ne bénéficiant qu’aux seules victimes de la SEP et seulement en 2ème intention, c’est à dire après l’échec d’un premier traitement". "Il est tout aussi évident que le personnes susceptibles d’être soignées ou soulagées par le Sativex agiront de la même façon, quand elles ne se tourneront pas directement vers l’usage de la plante elle-même, au pire via le marché noir, au mieux en l’autoproduisant", fait remarquer l’association.

Cette dernière souligne ensuite que "l’extrême complexité de sa prescription risque là aussi d’en restreindre l’accès aux personnes censées y avoir droit".

Enfin, autre problème, selon l’association, le prix du médicament : 80 euros le flacon de 10 ml, soit "moins de 100 vaporisations". "En estimant que 5 vaporisations quotidiennes peuvent être nécessaires, un flacon durerait 20 jours, soit environ 1 500 euros par an", expose-t-elle, citant à titre comparatif, le Bedrocan, une variété de chanvre vendue sous forme de fleur séchée qui "coûte 8 euros le gramme contre 2 euros environ de prix de revient en autoproduction". "Ce coût devrait ajouter au déficit de l’Assurance maladie tout en faisant comme d’habitude, le bonheur des laboratoires", termine Principes Actifs.

À noter qu’en autorisant la mise sur le marché du Sativex, La France rejoint les 23 pays ayant décidé de faire bénéficier légalement leurs patients des médicaments à base de cannabis.

www.ipreunion.com

 

 

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1 Commentaires
johan
johan
10 ans

on peut remarquer que vous omettez de parler de l'ethanol cancérigène que l'on retrouve dedans d'ailleurs gw pharmaceutique dévelloppe un anti cancer vous voyez le genre de cercle vicieu