Face à la "situation sociale désastreuse au niveau local et national", les syndicats FO, CGTR, FSU et Solidaires appellent ce mardi 3 mars 2015 la population réunionnaise à manifester le 9 avril prochain. "La réaction ne se fera pas sur une seule journée. C'est à nous de construire un front de mobilisation. C'est aux associations de citoyens de se mobiliser. Il faut que chacun prenne ses responsabilités", assure Pascal Valiamin, porte-parole de l'intersyndicale.
Passée de force par le gouvernement de Manuel Valls à l'aide de l'article 49-3, la loi Macron aura été la goute de trop qui a fait déborder le vase pour les syndicalistes. "C'est une attaque frontale au droit du travail. […] C'est une loi en cohérence avec les anciennes directives européennes", indique Pascal Valiamin, porte-parole de l'intersyndicale.
Pour les syndicats, la situation sociale actuelle est "désastreuse" : taux de chômage élevé, accroissement des CDD d'un mois, augmentation de personnes sous le seuil de pauvreté, suppression d'emplois, pouvoir d'achat en baisse, services publics menacés…
"Ce sont les salariés qui financent la crise et la dette, alors que les gros revenus et les grosses entreprises sont préservées par le gouvernement. Les dividendes et les cadeaux versés aux actionnaires explosent, alors que les salariés doivent se contenter de subir", dénonce Pascal Valiamin.
Du coup, les syndicats FO, CGTR, FSU et Solidaires organisent le 9 avril prochain une journée d'action. "C'est le début d'une mobilisation, c'est à chacun de construire un front", souligne le porte-parole de l'intersyndicale.
Seulement, les précédentes manifestations syndicales ont mobilisé peu de monde. En novembre 2013, à peine quelques centaines de personnes s'étaient rassemblées pour défendre la prime Cospar. En juin 2014, ils étaient une trentaine à manifester pour défendre les retraites.
Pour Pascal Valiamin, la responsabilité de ces mouvements contestataires n'est pas du seul ressort des syndicats. "Il faut que chacun prenne ses responsabilités. Il faut faire preuve de pédagogie pour mobiliser les esprits. A force de dire aux salariés que c'est à cause du droit du travail que le pays va mal, les salariés culpabilisent", constate le syndicaliste. Reste à voir si la population répondra à l'appel lancé par les organisations.
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