Après les intempéries

La pluie est tombée, le prix des légumes explose

  • Publié le 13 février 2016 à 06:00

Les dernières intempéries ont fait souffrir les fruits et les légumes. Dans les champs les cultures sont inondées et ne peuvent pas être récoltées. Résultat, les prix de gros flambent et ceux sur les étals suivent le pas. Les commerçants, qui ont du mal à travailler en période cyclonique, essuient les critiques des consommateurs qui n'aiment pas acheter des légumes trop chers et abîmés. Malheureusement, les prix vont continuer de grimper progressivement d'ici les 15 prochains jours.

La saison cyclonique est une période difficile pour les planteurs de La Réunion. Agressés par la pluie, le vent, et la forte chaleur, les légumes ont du mal à être récoltés et à être vendus sans égratignure. Conséquence : les prix explosent et personne n'est satisfait. Plusieurs commerçants doivent avoir recours à l'importation pour pouvoir travailler leurs marges. "Dans 10 jours, ça sera pire" lance un bazardier dionysien.

La pomme de terre est un des légumes les plus impactés par les dernières fortes pluies. "Les planteurs ne peuvent pas récolter. Le sol est imbibé d'eau et les légumes se baladent sur le terrain. Il y a énormément de perte" explique Alain Sabine, le directeur du marché de gros de Saint-Pierre. Depuis quelques jours, les commerçants achètent la caisse de patates péi de 30 kg au prix de 50 euros au lieu de 30 auparavant. "Elles sont chères et pas jolies. J'ai été obligé d'acheter des pommes de terre de Bretagne. Elles sont à 1,20 euro le kilo au prix de gros contre 1,50 pour les locales, et en plus elles ne sont pas abîmées" indique un bazardier du Petit marché de Saint-Denis. 

Les brèdes augmentent également, tout comme les chouchous dont la caisse de 30 kilos passe de 40 à 60 euros. Au détail, cela fait mal, le prix grimpe de 1 à 1,50 euro le kilo. Les tomates quant à elles, sont affichées 2,80 euros en moyenne sur les étals. Les salades sont toujours vendues 1 euro pièce, mais elles sont plus petites.

Si les prix grimpent, la qualité elle, est en baisse. "Les légumes les plus fragiles sont ceux qui augmentent en premier" souligne une bazardière de Saint-Denis. Les tomates, les salades et les aromates tels le cotomili, le persil ou le thym sont très abimés par la pluie et la chaleur ambiante. Ces "produits verts" passent d'1,80 euro à 2 euros la botte. Pour les fruits, les dernières mangues ont souffert à cause des rafales de vents. "Ca va faire mal" lance Alain Sabine, en précisant que les papayes Colombo devraient subir le même sort.

Entre prix élevés et qualité dégradée, les bazardiers se disent agacés de recevoir les critiques des consommateurs certains d'entre-eux se font accusateurs. Ainsi un bazardier du Petit marché fulmine "les planteurs profitent du mauvais temps pour augmenter leurs prix. Les tomates poussent sous serre, et elles augmentent aussi". Les légumes cultivés sous serre ont certes été un peu moins impactés mais leurs conditions de récoltes sont délicates. Les planteurs "ne vont plus sous serre après 9 heures, il fait 55 degrés à l'intérieur" remarque Alain Sabine.

Le directeur du marché de gros qui côtoie les producteurs tous les jours et connait leur difficultés à exercer, estime que "ni les planteurs, ni les commerçants ne gagnent quoi que ce soit pendant cette période. Les deux parties sont perdantes et ont beaucoup de casse"

www.ipreunion.com

 

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