
La Réunion est pourtant réputée pour la qualité de son eau, une eau montagneuse similaire à celle que l’on retrouve dans les Alpes ou les Pyrénées. Lorsqu’il fait beau. Lorsque les pluies durent plusieurs jours, l’eau du robinet n’est parfois plus potable et peuvent potentiellement rendre malade.
Pourtant, toutes les communes ne sont pas logées à la même enseigne. Des différences existent même entre différents quartiers voisins. Bien souvent, l’Est et le Sud de l’île sont plus impactés. Un phénomène qui s’explique par la source d’où provient l’eau. “Sur les différentes communes dont nous avons la gestion (Sainte-Marie, Saint-André, Salazie, Saint-Benoit, Trois Bassins, Saint-Leu, Les Avirons, Saint-Philippe, Saint-Joseph, Le Tampon, L’Entre-Deux), la production d’eau vient soit du forage, c’est-à-dire qu’elle est pompée des nappes souterraines, soit des ressources superficielles, autrement dit, l’eau des ravines”, explique Vincent Deloor, cadre technique d’exploitation Cise Réunion.
Dans les deux cas, l’eau, stockée dans des réservoirs, est ensuite traitée, désinfectée avec du chlore pour enlever les bactéries avant d’être envoyée dans le réseau. “Le problème, c’est que l’on ne peut désinfecter que l’eau propre”, indique le professionnel. Cela n’est visiblement pas le cas au moment de fortes pluies prolongées. “A La Réunion, on souffre de retard dans le traitement de l’eau. Assurer la qualité de l’eau est pourtant une obligation réglementaire des communes ou des intercommunalités. Lorsque les quartiers de la ville sont alimentés par une eau superficielle, on doit traiter avec un système de filtration afin de traiter la boue”.
Pourtant, à l’heure actuelle, seules quelques villes réunionnaises (comme Saint-Leu, Les Avirons, prochainement Salazie) disposent d’une usine de potabilisation. A l’intérieur de celle-ci, des produits chimiques sont versées dans l’eau pour agglomérer les particules entre elles afin qu’elles soient plus lourdes. Au bout de quelque temps d’attente, celles-ci tombent au fond du bassin, c’est l’étape de décantation. L’eau à la surface est alors récupérée et envoyée dans des filtres à sable. Les particules vont ensuite rester piégées dans le sable. L’eau qui en est issue est claire et propre mais peut encore contenir des bactéries. Elle est donc finalement désinfectée au chlore.
“Nous, on a que la dernière étape”, souligne Vincent Deloor. Si l’épisode pluvieux n’est pas trop long, il est toujours possible de désinfecter même si l’eau se trouble légèrement. Après, il faut compter sur les réserves propres présentes dans d’autres quartiers de la commune, si elles sont suffisantes pour couvrir des besoins étendus. Parfois, ce n’est pas possible.
A la fin de l’épisode pluvieux, l’eau commence à se renouveler dans les réservoirs, mais au fond, elle est toujours sale. Les agents de Cise Réunion effectuent alors des purges pendant près de 24h en faisant circuler l’eau.
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