Appel à la grève le 31 mars contre le projet de loi El Khomri

Intersyndicale : "en facilitant les licenciements, on ne va pas faciliter l'embauche"

  • Publié le 15 mars 2016 à 07:35

L'intersyndicale (CGTR, FO, Unef, FSU, Solidaires) a mené lundi 14 mars une conférence de presse commune au cours de laquelle elle a réitéré sa demande du retrait du projet de loi El Khomri. Le secrétaire général de Force ouvrière, Eric Marguerite, estime que ce projet de loi "détruit les conquêtes sociales des travailleurs", des heures supplémentaires, aux 35h. Un assouplissement des droits des salariés qui, selon lui, ne faciliterait en aucun cas les embauches. L'intersyndicale appelle à une journée de grève interprofessionnelle le 31 mars prochain.

La Confédération Générale du Travail de la Réunion (CGTR), l'Union Nationale des Etudiants de France (Unef), La Fédération syndicale unitaire (FSU), Force ouvrière, Solidaire étaient présents pour la conférence de presse de ce lundi. On note pourtant l'absence de certains...

Eric Marguerite : il y a des absents, ceux qu’on appelle des "réformistes", ceux qui ne partagent pas les positions de cette intersyndicale qui réclame le retrait du projet de loi El Khomri.

Vous pensiez convaincre une partie d’entre eux, au moins à la Réunion où les conséquences pourraient être plus importantes encore qu’en France métropolitaine. Ca n’a pas été le cas?

Pour l’instant les discussions ne sont pas fermées, peut-être que certains syndicats nous rejoindrons. Je pense notamment à la CFDT. On ne peut pas dire qu’ici à la Réunion on souhaite la structuration des branches alors que, si le projet de loi passe, ce sont les accords d’entreprise qui vont primer. Ici a la Réunion, les branches ne sont pas structurées, il n'y a, pour l'instant, que le code du travail qui protège les salariés. Avec ce projet de loi, chaque entreprise fera sa loi et ce sont les salariés qui pâtiront de la situation.

Aujourd’hui, il y a ce qu’on appelle la hiérarchie des normes. Il faut que les accords d’entreprise soient supérieurs à la convention collective qui elle-même doit être supérieure au code du travail. Demain ça sera l’inverse.

Quelles sont les revendications de l'intersyndicale?

L’ensemble de l’intersyndicale réclame le retrait pur et simple de ce projet de loi qui détruit les conquêtes sociales des travailleurs : les 35h… et qui va permettre les licenciements… Une fois que la loi sera votée, ça sera la loi des entreprises. Elles pourront négocier jusqu'aux contrats de travail, temps de travail, salaires. Il y aura une baisse du pouvoir d’achat parce que les heures supplémentaires seront payées à 10% ou ne seront pas payées du tout, alors qu’actuellement elles sont payées à 25%. Il y a tout un tas de remises en cause des acquis sociaux dans ce projet de loi que l'on ne peut accepter.

Selon vous, en aucun cas, cette loi ne créera de l’emploi...

Non, en facilitant les lienciements, on ne va pas faciliter l’embauche. C’est l’activité qui créé l’emploi. Si le carnet de commandes n'est pas plein, on ne va pas pouvoir embaucher. Par contre on va désormais pouvoir débaucher facilement, organiser peut-être la faillite de l'entreprise et pouvoir se séparer des travailleurs. C’est ça que nous refusons parce qu'il convient de protéger l’ensemble des salariés.

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