Après le décès du chanteur star

Prince: l'hypothèse d'une overdose de médicaments se précise

  • Publié le 4 mai 2016 à 19:19

Prince souffrait d'une addiction aux médicaments opiacés, responsables de milliers de décès chaque année aux Etats-Unis, selon un spécialiste renommé que l'artiste avait contacté avant son décès prématuré. Reconnu pour son traitement des addictions à l'alcool, aux drogues, mais aussi aux médicaments, le docteur californien Howard Kornfeld a été contacté le 20 avril par des représentants de l'artiste, a indiqué son conseil, William Mauzy, lors d'une conférence de presse mercredi.

Il "était en situation médicale d'urgence", a expliqué l'avocat au sujet de Prince. Dans l'impossibilité de se rendre à Minneapolis le 21, Howard Kornfeld a dépêché sur place son fils, Andrew, assurant qu'il serait lui-même sur les lieux le 22.
"Il était prévu de l'examiner et de définir un traitement", a indiqué William Mauzy, expliquant que le médecin "planifiait une mission de survie" mais précisant que ni Howard Kornfeld ni son fils ne s'étaient, à aucun moment, entretenu avec Prince lui-même.

Andrew Kornfeld a pris un vol de nuit et est arrivé le jeudi 21 avril au matin à Paisley Park, domaine du célèbre musicien, pour le rencontrer. Il s'agissait pour lui de lui présenter le protocole proposé par son père Howard Kornfeld dans sa clinique de Mill Valley, située au nord de San Francisco, juste de l'autre côté du Golden Gate Bridge.

Ne le trouvant pas, des assistants de l'artiste sont partis à sa recherche en compagnie d'Andrew Kornfeld et ont fini par le découvrir inanimé dans un ascenseur. Andrew Kornfeld a alors appelé les services d'urgence, qui ont prononcé le décès de Prince peu après leur arrivée.

William Mauzy a indiqué qu'Howard Kornfeld avait organisé pour Prince un rendez-vous au cabinet d'un médecin de Minneapolis le 21 au matin, soit avant l'arrivée de son fils Andrew sur place, mais que l'auteur de "Purple Rain" ne s'était pas présenté.

Andrew Kornfeld devait confier à ce praticien de la buprénorphine, l'une des deux molécules principales pour le traitement oral de substitution en cas de dépendances aux opiacés, a indiqué William Mauzy. Une autopsie a été pratiquée quelques heures après la mort du chanteur, mais les résultats de l'examen n'ont pas encore été rendus publics.

Aucun signe apparent de suicide ou de traumatisme n'a été relevé lors des premières constatations, a indiqué le shérif du comté de Carver, Jim Olson, au lendemain du décès de l'artiste de 57 ans.

Le fléau des opiacés

Selon la chaîne d'information CNN, les enquêteurs ont retrouvé près du corps de Prince des médicaments opiacés.
Ces médicaments antidouleurs (qui contiennent de l'opium) sont responsables d'une vague d'overdoses qui frappe les Etats-Unis depuis plusieurs années.

En 2014, 14.000 personnes sont mortes d'une overdose impliquant ces médicaments, selon les données du Centre de prévention et de contrôle des maladies (CDC). Parmi les opiacés les plus utilisés figurent la méthadone, l'oxycodone et l'hydrocodone.

Les raisons qui ont poussé Prince à commencer à prendre des antidouleurs ne sont pas encore établies, mais font l'objet de nombreuses rumeurs. Certains sites à sensation évoquent ainsi une longue maladie, qui aurait poussé le chanteur vers des médicaments antidouleurs puissants.

Lors de ses dernières apparitions publiques, l'artiste n'avait suscité aucune inquiétude sur sa santé. Mais six jours avant sa mort, Prince avait été transporté à l'hôpital après l'atterrissage d'urgence de son avion privé sur un petit aéroport de l'Illinois pour cause de malaise.

Quelques heures plus tard, l'artiste avait fait une apparition lors d'une fête pour présenter de nouveaux instruments dont il avait fait l'acquisition, une guitare et un piano. Selon le site spécialisé dans les célébrités TMZ, il souhaitait ainsi rassurer le public présent. "Attendez quelques jours avant de prier pour moi", avait-il alors glissé aux personnes présentes.

AFP

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