Saint-Philippe - Site de Mare Longue

L'office national des forêts scrute les champignons de la forêt tropicale

  • Publié le 5 juin 2016 à 13:31

Débutée l'an dernier, l'étude mycologique sur le site de Mare Longue à Saint-Philippe continue en 2016. Initiés par l'Office national des forêts, l'observation et le recensement des champignons servent à mieux connaître un site jusqu'ici peu exploré, tandis qu'un inventaire mycologique permet aussi d'augmenter la connaissance sur les champignons de l'île. A l'issue de cette étude, une espèce très rare, découverte et vue qu'une seule fois en 1917 à Madagascar, a été observée.

Sur les arbres ou le sol, les champignons paraissent parfois pousser de nulle part et arborent souvent un physique qui n'inspirent pas confiance. Malgré ce, l'étude mycologique permet aux scientifiques de recenser les espèces, parfois rares, afin d'en connaître les spécificités. Ils traduisent également le fonctionnement de leur environnement et témoignent des relations entre différentes espèces végétales. "Les autres objectifs étaient d’augmenter la connaissance des champignons sur l’île tout en s’efforçant de relier les observations avec les types de forêt et les essences-support et plus ponctuellement d’observer les relations arbres-champignons et arbres-orchidées. " écrit l'ONF dans un dossier de présentation.

Les champignons, autrefois rattachés au règne végétal sont désormais reconnus scientifiquement dans le règne fongique (terme générique englobant l’ensemble des organismes de type "champignon") " Les champignons sont dépourvus de système permettant de transformer les sucres à partir du carbone à l’inverse des plantes "douées" de synthèse chlorophyllienne. Ils ne sont donc pas autonomes" écrit toujours l'ONF.

Les champignons sont donc contraints de s'adapter à leur environnement pour se développer et sont tributaires de la matière organique. Ils présentent également des similitudes avec certains végétaux quant à leur reproduction et se déterminent en trois familles d'espèces semblables, selon les informations recueillis sur site par les scientifiques. Le classement d'une espèce dans l'un des trois groupes dépend de "sa stratégie choisie" pour se développer, soit sur le sol (on les appelle les terricoles), soit sur le bois ( les lignicoles).

"Les symbiotiques sont définis par l'association entre deux êtres vivants d’espèces distinctes.  La truffe en est le meilleur exemple. Ces espèces sont appelées espèces mycorhiziennes. Ce sont les plus nombreuses. Les saprothrophes  se nourrissent de la matière organique en décomposition. Enfin, Les parasites sont celles qui vivent au détriment de l’hôte qu’ils envahissent. Les études menées actuellement à la Réunion portent principalement sur les espèces liées au bois car il y a au sol peu de matières organiques en décomposition. Il est difficile de se faire une idée du nombre d’espèces présentes (beaucoup étant microscopiques). Actuellement nous avons recensé 200 espèces  dont une très rare, puisqu’elle n’avait à ce jour été trouvée qu’une fois en 1917 à Madagascar" termine l'ONF.

Enfin, cette étude a été retenue par la Direction des forêts et des risques naturels au titre du Fonds de l'environnement et du développement durable. Elle intervient plusieurs années après l'analyse des champignons en Guadeloupe ou en Martinique tandis qu'elle a permis de dresser un inventaire propre à la forêt tropicale réunionnaise, avec pour échantillon, le site de Mare Longue.

www.ipreunion.com

 

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