C'est une enquête de la BBC qui a permis de débusquer John Soares le 24 juin dernier

Un portugais sous le coup d'un mandat d'arrêt européen interpellé à La Réunion

  • Publié le 29 juin 2016 à 14:56

Recherché pour avoir tiré sur sa compagne, John Soares était en cavale depuis plusieurs d'années. C'est une enquête de la BBC qui a permis de le débusquer à La Réunion. D'après nos informations, John Soares, 51 ans, a été interpellé vendredi 24 juin 2016 à son domicile de Saint-Paul, par la brigade de recherches de Saint-Paul. Il travaillait depuis plusieurs semaines en tant que scaphandrier sur le chantier de la nouvelle route du littoral (NRL). Il est actuellement détenu à la prison de Domenjod. Sous le coup d'un mandat d'arrêt européen, John Soares saura le 5 juillet prochain s'il est reconduit au Royaume-Uni. (photo du profil Facebook de Soares)

Dans une déclaration, la police de Kent expliquait avoir arrêté John Soares à la suite "des investigations de la BBC South East, en collaboration avec Service des poursuites judiciaires de la Couronne, Interpol et les autorités françaises".

John Soares est actuellement détenu à la prison de Domenjod

D'après nos informations, le parquet général de Saint-Denis a été saisi par Eurojust, une instance européenne de coopération judiciaire, qui l'a prévenu de l'existence d'un mandat d'arrêt européen émis à l'encontre de John Soares pour violences volontaires. Les investigations sont confiées à la gendarmerie. Les enqueteurs établissent que l'individu habite à la Possession et travaille à Saint-Paul. Dans ce cadre il est affecté à un poste de scaphandrier sur le chantier de la NRL. Le vendredi 24 juin, la brigade de recherches de Saint-Paul l'interpelle à son domicile.

Conformément à la procédure, John Soares est déféré devant le parquet général qui lui a notifié l'existence du mandat d'arrêt européen. Il a ensuite été présenté devant la première présidente de la cour d'appel de Saint-Denis. La magistrate a décidé de l'incarcérer à la prison de Domenjod, toujours le 24 juin.

Toujours conformément à la procédure, John Soares a été présenté devant la chambre de l'instruction dans les cinq jours ouvrables après son incarcération. C'était hier, mardi 28 juin.

John Soares saura s'il est reconduit ou non au Royaume-Uni le 5 juillet

La chambre de l'instruction, qui a pour seule compétence la vérification de la régularité du mandat européen, a mis sa décision en délibéré jusqu'au mardi 5 juillet prochain. A cette date, John Soares saura s'il sera reconduit ou non au Royaume-Uni.

"La chambre d'instruction n'a ni le pouvoir ni la compétence d'examiner une quelconque pièce portant sur le fond du dossier. Les magistrats du parquet général n'ont aucun pouvoir d'appréciation sur les faits", précise une source judiciaire. Concrètement, si le mandat d'arrêt européen est déclaré régulier, il sera exécuté, point.

Cette même source précise qu'il n'y a pas eu de demande d'extradition de Royaume-Uni. "Nous sommes dans une procédure spécifique, celle du mandat d'arrêt européen. C'est une procédure simplifiée et redoutable", commente cette même source.

12 ans de prison pour lésions corporelles graves

Les faits reprochés à John Soares remontent à  juillet 2003, date à laquelle il tire sur sa compagne. Depuis, John Soares joue au chat et à la souris avec les autorités. D'après l'enquête des journalistes britanniques, il a échappé aux autorités deux fois. D'abord en 2004 et ensuite en 2012. Cete année là il venait d'être libéré sous caution après avoir été appréhendé et emprisonné 2011.

En mai 2012 alors que John Soares s'est évaporé dans la nature, la "Maidstone Crown Court" le condamne Soares par contumace à douze ans de prison pour "lésions corporelles graves". Selon les éléments rapportés par BBC News, l'homme aurait tiré sur sa compagne Martine Almansa, devant leur petite fille, à leur domicile de Ashford, dans le Kent. Il l'aurait d'abord blessée à la jambe puis au visage avec un pistolet à air comprimé, la laissant "ensanglantée et traumatisée". Interrogée à Marseille, où elle vit désormais, par les journalistes britanniques, la victime fait état de séquelles psychologiques importantes et avertit "c'est un homme dangereux".

Une cavale qui se termine à La Réunion

À sa libération sous caution en 2012, John Soares avait dû rendre son passeport, ce qui ne l'a pas empêché de débarquer à La Réunion. Le correspondant de la BBC South East Colin Campbell a suivi sa trace grâce à des photos postées sur les réseaux sociaux pendant sa cavale, dans plusieurs pays européens dont l'Espagne et la Roumanie, et récemment à La Réunion. Il travaillait à Saint-Paul, sur sa page Facebook, il pose en photo dans un équipement de scaphandrier.

Retrouvez le reportage vidéo de la BBC


www.ipreunion.com

guest
2 Commentaires
CHABAN
CHABAN
7 ans

Irt y est pour quelque chose ?

Encore 5 ans de chantier...............

pilleurs et assoifés de pouvoirs et de fric
pilleurs et assoifés de pouvoirs et de fric
7 ans

D'une....: Bravo la PAF !
De deux : Partout ailleurs on donne l'info que ce mec qui avait un mandat d'arrêt européen
sur sa tête, a été recruté sur le chantier de la NRL....

Faudra nous expliquer !

La Région a pourtant clamé à diverses reprises que des réunionnais avaient été formés pour...