"Des quantités inquiétantes d'huiles minérales, des dérivés de pétrole" dans 60% des aliments achetés dans des supermarchés français

Enquête d'une ONG allemande - Des surprises dans les "Kinder"

  • Publié le 9 juillet 2016 à 04:00

L'ONG allemande Foodwatch vient de publier une étude révélant la présence de substances cancérigènes ou mutagènes dans plusieurs produits alimentaires. Parmi les aliments jugés dangereux, les barres chocolatées de la marque Ferrero, les Kinder Chocolat et Kinder Maxi, contaminées par des huiles minérales aromatiques (MOAH). C'est l'emballage des barres chocolatées qui serait en cause : des huiles dérivées du pétrole se retrouvent dans les encres d'impression du papier entourant les produits.

Dans son étude, Foodwatch révèle ainsi que des barres chocolatées Kinder Maxi achetées en Allemagne sont contaminées par ces MOAH, qui sont "potentiellement cancérogènes, peuvent altérer notre patrimoine génétique et agir comme des perturbateurs endocriniens, selon l’EFSA, l’agence européenne de sécurité des aliments", commente l'ONG dans un communiqué.

En octobre dernier, Foodwatch France avait testé plus de 40 produits de grande consommation – lentilles, couscous, riz, pâtes, céréales, chocolat en poudre, etc. - et  révélé que 60% des aliments achetés dans des supermarchés français et évalués en laboratoire présentaient des quantités inquiétantes d’huiles minérales, des dérivés de pétrole.

Toujours dans son communiqué, diffusé le 7 juillet 2016, foodwatch France explique que le fabricant de Kinder, le groupe italien Ferrero, n’a pour le moment pas répondu à l'ONG, et affirme respecter la loi dans la presse. "Dans son communiqué, Ferrero ne nie pas le problème et reconnaît que la contamination peut avoir différentes sources".(...)"Une réponse cynique, selon Ingrid Kragl, directrice de l’information chez foodwatch France, puisqu’il n’existe aucune réglementation protégeant les consommateurs des risques auxquels ils sont exposés avec ces huiles minérales. D’où notre pétition qui a déjà rassemblé plus de 90.000 signatures. Car il s’agit d’un risque majeur pour la santé publique. Or des solutions existent pour empêcher cette contamination : il faut les rendre obligatoires."

Remontée, l'ONG estime que l’industrie agroalimentaire est au courant depuis des années et qu'aucune des grandes marques ciblées par foodwatch en France ne remet en question l’épineuse question posée par les huiles minérales.

Absence de législation

"Mais en l’absence de législation – tant au niveau européen que français - et parce que ces huiles minérales ne sont de toute façon pas visibles à l’œil nu par les consommateurs, les fabricants ne semblent pas prêts à rendre leurs produits plus sûrs tant qu’ils n’y seront pas contraints, regrette Foodwatch France. De grands noms de l’alimentation ont pourtant indiqué à foodwatch être favorables à une réglementation : Carrefour, Casino et Michel-Edouard Leclerc. On peut légitimement se demander combien de tests foodwatch devra réaliser jusqu’à ce que nous puissions enfin manger sans risque ?"

Pour l'ONG, l’Union européenne doit d’une part fixer des limites strictes à la quantité d’huiles minérales présentes dans les aliments, et d’autre part imposer l’utilisation de barrières adéquates pour tous les emballages en papier et carton.

Foodwatch a lancé une pétition le 27 octobre 2015, en France, en Allemagne et au Pays-Bas pour interpeler le Commissaire européen à la Santé et à la Sécurité alimentaire.

Elle a dépassé les 90 000 signatures à ce jour.

www.ipreunion.com

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