Les voyageurs sont arrivés à La Réunion trois jours après la date prévue

Vol SE1450 d'XL Airways : le collectif des passagers en colère réclame réparation

  • Publié le 11 juillet 2016 à 05:06

Soutenu par l'association Agir pou nout tout, les membres du collectif des passagers en colère sont revenu sur la galère qu'ils ont vécu en métropole à la suite de l'annulation du vol SE1450 de la compagnie XL Airways. Initialement, les passagers enregistrés sur ce vol devaient s'envoler le 23 juin 2016 à 23h55 depuis l'aéroport de Marignane (Marseille). Pour la plupart, ils sont arrivés à La Réunion... 3 jours plus tard. Le collectif réclame la reconnaissance du préjudice moral causé par la compagnie, qui n'a pas pris en charge les passagers au moment de l'annulation du vol, pourtant prévisible selon Stéphanie Baussillion, une des voyageuses XL Airways et membre du collectif.

Une trentaine de passagers se sont retrouvés à La Réunion et se sont unis au sein du collectif des passagers en colère. Lors d'un point presse tenu ce dimanche 10 juillet 2016, tous ont relaté leur mésaventure liée au vol XL Airways en provenance de Marseille, qui n'est jamais arrivé à La Réunion, le 23 juin dernier.

"Je faisais partie des derniers passagers à être rentrée à La Réunion. Il y aurait encore des passagers en métropole aujourd'hui…" commence Stéphanie Baussillon, qui a voulu que justice soit rendue aux voyageurs lésés. "Nous étions 188 passagers prévus dans cet avion… La grève des contrôleurs aériens aurait été prévenue d'un préavis le 20 juin. Pourquoi ne nous ont-ils pas informés ? Ce fait n'est pas de leur faute mais il y avait des enfants en bas âge, des personnes âgées et d'autres handicapées. Aucun accompagnement n'a été assuré, on nous a abandonnés, comme du bétail" explique Stéphanie.

Le déroulé de l'histoire va plus loin. Même si la grève des contrôleurs aériens n'est pas du sort de la compagnie, la loi oblige cette dernière, à assurer l'assistance à ses passagers en cas d'annulation d'un vol. Le 23 juin à 23h55, heure à laquelle le vol direct pour La Réunion devait décoller, avec les bagages enregistrés et livrés à son bord, l'avion doit rester cloué au sol en l'absence de contrôleurs aériens. "L'aéroport fermait à minuit, nous avons récupéré nos bagages… Certains pouvaient loger chez la famille, d'autres ont dormi à l'aéroport. Des taxis ont été dépêchés et nous sommes arrivés à l'hôtel à 3h00 du matin, sans repas" continue Stéphanie. A midi le lendemain, l'hôtel les prie de retourner à l'aéroport en attendant un autre vol.

Des passagers ont dû attendre au bord d'une autoroute

A Marignane, la situation ne s'est pas arrangée et il n'y a toujours aucun avion pour La Réunion le 24 juin. "Nous avons essayé d'appeler la compagnie qui ne nous a jamais donné d'information", sauf celle de se rendre à la gare d'Aix en Provence pour rejoindre Paris. Une fois à la gare, nombreux ont été ceux n'ayant pas les moyens de s'acheter un billet de train pour rejoindre la capitale. Sur l'avis général, 50 des passagers du vol XL décident de retourner sur Marignane, afin de récupérer des informations par leurs propres moyens.

Même le retour vers l'aéroport est aujourd'hui un mauvais souvenir : "nous étions trop nombreux pour monter dans le bus-navette. Le chauffeur a accepté de transporter tout le monde, mais une fois sur l'autoroute, certains passagers ont dû descendre pour cause de surcharge. Le chauffeur est retourné chercher les gens restés sur le bord de l'autoroute avec leurs bagages ! '" raconte encore Stéphanie.

Outre le branle-bas de combat dû au silence de la compagnie, les passagers ont dû créer un mouvement de masse pour interpeller un responsable d'XL Airways. Un vol pour Paris est promis, mais une fois sur place, c'est encore la galère. "Le vol qui nous attendait ne nous a pas attendu. Il n'y a que le 25 juin que l'on a pu bénéficier d'un hôtel et d'un vol retour, à l'initiative d'un des hauts responsables de l'aéroport Roissy - Charles de Gaulle, qui a trouvé la situation inadmissible" déplore la passagère.

Toujours pas de nouvelles d'XL Airways

"Nous voulons qu'il y ait réparation du préjudice moral, mais aussi du préjudice financier. Pourquoi n'avons-nous pas eu d'information ? Pourquoi certains ont reçu des mails et des SMS et pas d'autres ? " questionne Stéphanie, tandis qu'au bout de 3 jours, les passagers du vol XL s'étaient liés d'amitié, faisant preuve de solidarité.

L'association Agir pou nout tout, qui se bat pour les droits des consommateurs, a décidé d'accompagner le collectif "jusqu'à ce qu'un responsable d'XL Airways vienne à La Réunion pour donner des explications et réparer les fautes commises" nous fait part la présidente, Amandine Ramaye.

A ce jour, un courrier a été envoyé à la direction de la compagnie aérienne. Les passagers, n'ont pour l'heure reçu aucun retour. "On ne lâche rien, et on ira jusqu'au bout" termine la présidente d'Agir pour nout tout, "pour que cela ne se reproduise plus jamais" conclue quant à elle, Stéphanie.

Peu après l'incident, la compagnie avait publié un communiqué, dans lequel elle revenait sur le déroulé des évènements et présentait ses excuses aux passagers.

www.ipreunion.com

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