A La Réunion, 25 % des femmes enceintes consomment de l'alcool

Syndrome d'alcoolisation foetale - 9 mois, 0 alcool !

  • Publié le 10 septembre 2016 à 06:00

Ce vendredi 9 septembre 2016, s'est tenue la journée contre le syndrome d'alcoolisation foetale (SAF). A La Réunion, une association se bat pour contrer la méconnaissance de cette maladie. Sur l'île, 25 % des femmes enceintes sur l'île consomment régulièrement de l'alcool. L'objectif du collectif : tordre définitivement le cou aux idées reçues selon lesquelles "boire un petit verre pendant sa grossesse, ce n'est pas si grave".

Consommer de l'alcool durant sa grossesse : impensable, pour certaines, "un petit peu, pourquoi pas?" pour d'autres. Le docteur Thierry Maillard, président de l'association SAF Océan Indien déplore la perpétuité de cette pensée. "Prendre un seul verre, ça ne peut paraître pas si grave ! Alors qu'il y a une méconnaissance de ce que ça va vraiment donner" affirme t-il.

En 2015, la Mildeca (Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives) annonçait la mise en place d'un centre ressource expérimental à La Réunion. Une enveloppe d'un million d'euro sur 3 ans avait notamment été évoquée. Mais aujourd'hui, "rien de concret ne s'est produit" affire le docteur Maillard. Pas de prise en charge, ni diagnostic, ni accompagnement des mamans, selon le président de l'association.

Un manque d'actions qui entretient selon lui la méconnaissance de ce syndrome : "Une consommation, même faible d'alcool, peut avoir un impact sur le cerveau du foetus. Ca agit en fonction de la personne. On ne peut pas savoir à l'avance ce que va réellement engendre" prévient le docteur Maillard. Une des conséquences, entre autres : 50 % des enfants atteints du SAF auraient ensuie des démêlés avec la justice plus tard. "Malheureusement, il y a encore des professionnels de santé qui ne disent pas non à un verre pendant la grossesse" déplore l'association.

Ce vendredi 9 septembre 2016, l'ARS a néanmoins indiqué les mesures qui devraient prochainement être prises. En décembre 2016, les professionnels de santé devraient pouvoir suivre des sessions de formation à la pratique du repérage précoce et des interventions brèves. L'objectif : repérer suffisamment tôt les femmes en difficulté avec l'alcool afin de mieux les prendre en charge. 

Des animateurs de prévention devraient également être mis en place afin de proposer aux familles des ateliers spécifiques. Deux journées portes ouvertes sont aussi prévues dans le Nord et dans le Sud : des professionnels déliveront informations et explications.

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