
"Eh mademoiselle ! Charmante, ravissante" : Si la phrase peut sembler anodine et même flatteuse, répétée à outrance, elle peut ouvrir la porte au harcèlement de rue. Sifflements, regard déplacés, insultes déguisées... Dans le bus, la rue ou même au travail, il s'agit de situation quasi-quotidiennes pour une grande partie des Réunionnaises. Qui peuvent transformer la routine en un vrai chemin de croix. "C'est une violence insupportable" estime la députée Huguette Bello. Rappelant ainsi que la violence, ce n'est pas seulement celle où l'on "coupe, tranche, tue".
Pour Geneviève Payet, présidente du réseau Vif (Violences intrafamiliales), "ces violences paraissaient insidieuses". Elles révèleraient pourtant "énormément de problèmes dans les rapports hommes et femmes". Des rapports de soumission et de domination vus "dans l'intimité, au travail, dans la cité, les écoles". En somme, "un peu partout". La responsable précise également : "Le harcèlement de rue va être clairement évalué dans une prochaine enquête". Une évaluation qui pourrait déboucher sur une meilleure prise en charge, même si une fédération existe déjà sur l'île. "Il y a une forte mobilisation des acteurs de la santé, de la justice et du social sur les violences envers les femmes" applaudit la présidente.
Pour elle et Huguette Bello, il ne s'agit pas pour autant de jeter la pierre à toute la gente masculine réunionnaise. "L'homme réunionnais n'est pas l'homme le plus méchant de la Terre entière" souligne la députée tandis que Geneviève Payet rappelle que "chaque région a ses spécificités".
Mais que faire pour remédier au harcèlement de rue? Une "question d'éducation" pour Huguette Bello. "C'est le travail des parents mais c'est aussi celui du parent symbolique qu'est la Nation et qui doit jouer son rôle depuis la toute petite enfance" juge t-elle.
Les premiers états généraux sur les violences faites aux femmes auront lieu les 25 et 26 novembre au Ciné Palmes. Une initiative du préfet qui appelle les hommes à se sentir "davantage concernés par cette problématique". Tous les jours, ce sont cinq plaintes qui sont déposées par des femmes pour des faits de violence. Un chiffre que les États Généraux veulent réduire à zéro à travers un plan d'action qui sera établi au bout de deux jours d'échanges, de conférences et d'ateliers.
La manifestation est ouverte à tous les publics. Pour s'y inscrire, c'est par ici.
Vous pouvez aussi vous inscrire par mail : [email protected] ou par téléphone au 02 62 20 55 40.
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