Les dernières fois qu'Imaz Press l'a rencontré

Paul Vergès, combattant, jusqu'au bout

  • Publié le 12 novembre 2016 à 15:20

La dernière fois qu'Imaz Press a rencontré Paul Vergès, c'était à l'occasion du colloque des 70 ans de la Départementalisation de La Réunion, qui s'est tenu au Palais de la Source en octobre dernier. Occasion symbolique pour celui qui a oeuvré à l'éradication de toute trace du colonialisme à La Réunion.

Le colloque, qui avait duré trois jours, a été l'occasion de passer en revue toutes les avancées permises par le passage de La Réunion de colonie française, à département français. "Quels enseingements pour l'avenir ?" questionnait le programme de la séance qui revient sur les 70 années passées. Des avancées, mais aussi des échecs. Comme à son habitude, le sénateur Paul Vergès en a profiter pour remettre les grands enjeux de la société sur la table et pense à l'avenir : le problème des quotas sucriers, le réchauffement climatique, l'explosion de la démographie... Ce qui lui a valu le le qualificatif de "visionnaire".

Figure de la lutte pour la liberté et l'égalité sociale, le fondateur du Parti communiste Réunionnais n'hésitait pas à revenir sur ses sujets de prédiclection, à chaque conférence de presse qu'il organisait, dont la dernière ne date que de quelques semaines. La Départementalisation et au delà, Paul Vergès défendait l'autonomie de La Réunion. L'identité réunionnaise, son créole, son maloya, son histoire étaient également la figure de proue de beaucoup de ses combats.

"En raison des luttes nées des espoirs et de la situation économique et sociale de La Réunion pendant près de trois siècles d’esclavage et un siècle de régime colonial, ces espoirs se sont transformés en enthousiasme après la loi d’égalité du 19 mars et très rapidement en déception après le colonialisme officiel. L'histoire retiendra que les premiers gestes du gouvernement à l’époque ont été de maintenir le statut du supplément colonial pour les fonctionnaires de l’Etat et le refus par contre de l’égalité découlant des articles 2 et 3 de la loi de 46.

Cette société d’inégalité institutionnalisée par Paris a duré plus de 50 ans et c’est un demi siècle après la loi de 46 et des luttes sociales et politiques que Paris a accepté le principe du droit à l’égalité sociale entre les citoyens français des colonies et les citoyens français de l’Europe. C’est devant cette attitude constante de discrimination néo-colonialiste que les Réunionnais ont tiré les leçons et crée en 1959 le Parti Communiste Réunionnais pour combattre le néo colonialisme dominant et imposer l’application des dispositions d’urgence contenues dans la loi du 19 mars 46. Cela veut dire que le contenu même de la revendication d’autonomie du Congrès du PCR était bien dans l’esprit des auteurs de la loi du 19 mars 46, c’est-à-dire d’obtenir la concrétisation du principe d’égalité et de liberté avec  les citoyens français et non pas de leur simple proclamation et de sa réalisation contraire."

"Notre objectif aujourd’hui pour nos générations s’est d’être fidèle à notre histoire et à notre héritage et surtout plus que jamais à la revendication d’égalité, de liberté et de fraternité." avait-il exprimé, dans une interview pour Imaz Press le 19 mars dernier.

Après la Départementalisation, ses analyses se sont tournées vers le projet de loi Egalité Réelle, portée par la ministre de l'Outre-mer réunionnaise, Ericka Bareigts. Cette vidéo, postée il y a trois semaines à peine par Témoignages, organe de presse du Parti communiste, prouve encore que Paul Vergès n'a jamais arrêté son combat pour La Réunion.

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