Etat des lieux de l'habitat dans l'île

A La Réunion un logement sur cinq a moins de cinq ans

  • Publié le 22 février 2017 à 12:30

Début 2016, 67650 logements locatifs sociaux sont implantés à La Réunion, indique la direction de l'environnement, de l'aménagement et du logement (Deal) dans une étude publiée ce mercredi 22 février 2027. Nous publions le communiqué de la Deal ci-après (Photo d'illustration).

Le parc réunionnais est particulièrement récent, avec un âge moyen de 19,5 ans. Un logement sur cinq a aussi moins de 5 ans, l'offre s'étant fortement redynamisée depuis 2011. Les mises en service ralentissent néanmoins légèrement sur un an, avec 4,1 % de croissance du parc en 2015, mais restent bien supérieures au niveau national (+ 1,7 %). En matière de financement, les logements locatifs très sociaux, destinés aux publics les plus défavorisés, sont majoritaires dans les mises en service 2015 (55 %).

Malgré une offre en nette progression sur les dernières années, la demande reste forte sur le département et la vacance de plus de 3 mois est très faible (0,7 %). Les ménages sont aussi peu enclins à déménager, 8,7 % des logements seulement ayant changé d’occupants au cours de l’année. Début 2016, le loyer moyen d’un logement locatif social s’élève à 5,84 euros du m2 habitable.

Au 1er janvier 2016, le parc locatif des bailleurs sociaux est composé de 67 655 logements à La Réunion, dont 98,6% sont proposés à la location. Les autres sont en attente de travaux ou de démolition, ou sont pris en charge par des associations.

Avec un âge moyen de 19,5 ans, le parc réunionnais est, avec celui de Guadeloupe, le plus jeune de France. Le parc métropolitain est deux fois plus ancien (39 ans), avec un minimum en Bretagne (31 ans), et un maximum dans le Grand Est et en Île-de-France (43 ans).

Une accélération des livraisons depuis 2011

Outre que le logement social s’est implanté plus tardivement dans les départements d’Outre-mer (à l’excep- tion de la Guyane, 32 ans d’âge moyen), cette jeunesse s’explique en partie par l’accélération des livraisons de logements sociaux depuis 2011 . Sur ces cinq années, 14 300 logements ont été mis en service à La Réunion, avec un maximum atteint en 2014 (3 500 logements). Début 2016, un logement locatif sur cinq (21 %) a moins de 5 ans dans le parc locatif social. Comparativement aux autres régions françaises, seule la Guyane a bénéficié d’une dynamique de construction encore supérieure, avec 26 % de logements récents. La moyenne métropolitaine se situe bien en deçà, à 9 %, avec un maximum en Occitanie (15 %).

Le dynamisme des livraisons résulte de celui de la programmation passée, qui a culminé en 2012 à 4350 logements locatifs neufs financés. Depuis, ce niveau de programmation a diminué et se stabilise depuis 2015 autour de 2 000 logements financés. L’impact sur les livraisons est visible dès 2015 et devrait s’accentuer dans les prochaines années.

En cinq ans le parc s'est fortement développé dans l'est

Par région à La Réunion, le parc social s’est particulièrement développé dans l’Est. Près de 3 700 logements y ont été mis en service depuis 5 ans, soit un tiers du parc social existant sur ce territoire. À l’exception de Salazie, toutes les communes de l’Est ont bénéficié de ces livraisons à hauteur de plus de 30 % de leur parc actuel. Celui de la Plaine-des-Palmistes a été multiplié par trois sur les 5 dernières années, restant néanmoins à un niveau assez faible (300 logements en 2016). Rapporté au nombre de résidences principales en 2013, l’Est dispose désormais de 25 % de logements locatifs sociaux sur son territoire.

Au Nord, un tiers des résidences principales sont des logements locatifs sociaux, avec un maximum à Saint-Denis (35 %). Près de 18 % du parc social a moins de 5 ans. Sainte- Marie a fortement porté cette évolution (45 % de parc récent), en particulier à travers les opérations de Beauséjour et de La Réserve.

Une situation hétérogène dans l'ouest

La région Ouest est la plus hétérogène en matière de répartition du logement locatif social sur son territoire. En 2016, une résidence principale sur cinq est mise en location par un bailleur social, et 19 % d’entre elles ont moins de 5 ans. Au Port, la proportion de logements locatifs sociaux sur le parc de résidences principales se stabilise à

58 %, soit le taux le plus élevé de La Réunion. Le parc portois est néanmoins assez ancien et les livraisons y ont été peu nombreuses ces 5 dernières années. À l’opposé, Trois-Bassins, Saint-Leu et Saint-Paul présentent un déficit important de logements locatifs sociaux ; ce parc représente seulement 5 % des résidences principales à Trois- Bassins, 9 % à Saint-Leu et 12 % à Saint-Paul. Mais l’évolution du parc sur les cinq dernières années y a été supérieure à la moyenne, particulière- ment à Saint-Leu et Saint-Paul.

La région Sud demeure moins bien dotée en logements locatifs sociaux que le reste du territoire. Ils représentent 17 % du parc de résidences principales dans la Civis et seulement 12 % dans la CASud. La part des mises en services sur les cinq dernières années est proche de la moyenne réunionnaise dans la Civis (21 %), mais inférieure dans la CASud (17 %).

Depuis 2013, la programmation se réoriente vers l’Ouest de l’île, qui mobilise chaque année la majorité des aides à la pierre. En 2016, 47 % des logements locatifs sociaux neufs ont été financés pour cette région où la tension sur le marché et sur le relogement des publics prioritaires est la plus aiguë.

La croissance du parc locatif social ralentit légèrement en 2015

Sur l’année 2015, la croissance du parc locatif social réunionnais ralentit légèrement (+ 4,1 % après + 5,0 % en 2014), mais demeure très au-dessus de la moyenne française (+ 1,7 %). Par région, la Guadeloupe arrive en tête (+ 4,2 %), alors qu’à l’opposé le parc du Grand Est ne progresse que de 0,6 %.

Durant l’année, 434 logements sont sortis du parc réunionnais, dont un tiers ont été vendus à l’occupant. Dans le même temps, 2 875 logements ont été mis en service (définitions). Tous ces logements sont des logements neufs. Particularité réunionnaise, près des deux tiers (63 %) des nouveaux logements ont été acquis par les bailleurs en vente en l’état de futur achèvement (Vefa), les autres ayant été construits par l’organisme. C’est le taux le plus élevé de France, à l’exception de la Corse (75 %). En France, seulement un logement sur quatre est acquis en Vefa, près des deux tiers sont construits par l’organisme, et 11 % sont des logements existants acquis en dehors du parc social.

La région Nord, principalement Saint- Denis, concentre 31 % des mises en service 2015, comme en 2014. La part de l’Est recule mais reste importante (24 % des mises en service), au profit du Sud. Le Sud bénéficie en effet de 27 % des mises en service 2015 (17 % en 2014), dont plus des deux tiers dans la Civis. La part de l’Ouest se situe à 19 % en 2015, après 23 % en 2014.

55% de livraisons de logements très sociaux en 2015

En matière de financement, les dispositifs les plus sociaux (LLTS), représentent 28 % de l’ensemble du parc locatif social réunionnais début 2016. En 2015, 55 % des logements mis en service ont bénéficié de ce type de financement très social.

Le parc social est très largement composé de logements locatifs sociaux (LLS) ou assimilés. Début 2016, 55 % du parc locatif a bénéficié de financement de type " social ", et 38 % des logements mis en service en 2015 en ont bénéficié. Le parc intermédiaire demeure relativement marginal dans le parc locatif social réunionnais, représentant moins de 5 % du parc début 2016. En 2015, près de 7 % des mises en service étaient appuyées sur ce type de financement, uniquement des prêts locatifs sociaux (PLS).

Les autres financements sont essentiellement des dispositifs anciens, datant d’avant 1983 pour les DOM. En 2016, la programmation du PLS a connu son plus haut niveau (417 logements financés) depuis 2009. Cette offre en augmentation se confirme, puisque les maîtres d’ouvrage sociaux présentent plus de 1 000 logements dans le cadre du processus d’attribution 2017 des aides à la pierre. Ce produit locatif social intermédiaire fait partie intégrante de la politique de l’habitat. Il contribue au parcours résidentiel des ménages et à la mixité sociale, même si la programmation reste prioritairement orientée vers le LLTS qui répond aux besoins du plus grand nombre.
Un parc locatif social qui affiche "complet"

Au 1er janvier 2016, 2,1 % des logements sociaux sont vacants (3,3 % en France), en attente pour la plupart d’un futur emménagement. En effet, la vacance de plus de trois mois (vacance structurelle) est quasiment inexistante : seulement 0,7 % des logements sont libres depuis plus de 3 mois ; 40 % d’entre eux sont situés à Saint-Benoît. Dans les autres DOM, la vacance structurelle est plus fréquente, de 2,3 % en Martinique à 4,5 % en Guyane. Au niveau national, elle est stable sur deux ans à 1,6 %.

Une forte tension sur le logement socuak

À La Réunion, cette faible vacance illustre une forte tension sur le logement social. Les trois quarts des ménages réunionnais se situent sous le plafond de ressources exigé pour prétendre à un logement locatif social, en lien avec un niveau de vie particulièrement faible, et plus de 20 000 demandes restent en attente (source SNE).

Parallèlement, le taux de mobilité est assez faible. En 2015, 8,7 % des logements ont changé d’occupant (9,7 % en France). En métropole, seules La Corse, l’Ile de France et la région Provence-Alpes- Côte d’Azur ont des taux inférieurs à 10%, allant de 5,8% à 7,6%. Par EPCI à La Réunion, la CASud s’illustre par le taux de mobilité le plus élevé (12 %), les autres EPCI se situant sous les 10 %

(Source Deal - La Réunion)

guest
0 Commentaires