Cour de justice de l'Union européenne

Le "lait de soja" n'est pas du lait

  • Publié le 16 juin 2017 à 02:55

On le sait, à La Réunion de plus en plus de personnes consomment les laits végétaux tels que les laits de soja, de riz, d'amande... Pourtant, il ne sera bientôt plus possible de les appeler comme cela. La justice européenne considère que des produits alimentaires purement végétaux comme le "lait de soja" ou le tofu ne peuvent pas être désignés par des appellations telles que "lait" ou "fromage", celles-ci étant réservées aux produits d'origine animale.

"Aux fins de la commercialisation et de la publicité, la réglementation (de l'UE) réserve en principe la dénomination "lait" au seul lait d'origine animale", a relevé dans son arrêt la Cour de justice de l'UE (CJUE), dont le siège est à Luxembourg. Cela vaut également pour les denrées étiquetées "crème", "chantilly", "fromage" et "yoghourt", qui doivent être des produits dérivés du véritable lait, selon la CJUE.

La justice européenne avait été saisie par un tribunal allemand chargé de trancher un litige entre la société TofuTown, qui commercialise notamment du "beurre de tofu" et du "fromage végétal", et une association berlinoise qui lutte contre la concurrence déloyale, le Verband Sozialer Wettbewerb. L'entreprise avançait que les consommateurs comprenaient la différence entre les dénominations et que, en outre, elle n'utilisait pas des termes comme "beurre" ou "cream" de manière isolée, mais toujours en association avec le nom du produit végétal en cause, par exemple "beurre de tofu".

Mais TofuTown n'a pas convaincu les juges de Luxembourg, car ces clarifications sur l'origine végétale du produit ne sont pas "susceptibles d'empêcher avec certitude tout risque de confusion dans l'esprit du consommateur". La Cour a en outre souligné que le soja et le tofu ne faisaient pas partie des exceptions tolérées par la réglementation européenne, qui comprennent en revanche des produits comme la "crème de riz" (qui sert à lier les sauces), une série de produits "traditionnels" comme la "crème de marrons", ou des liqueurs comme la crème de cassis.

L'arrêt de la CJUE, qui va permettre au tribunal allemand de trancher le litige, lie également les autres tribunaux nationaux qui seraient saisis d'un problème similaire.

de/www.ipreunion.com avec l'AFP

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