Campagne sucrière 2017

Richesse à la baisse : plantèr dann traka

  • Publié le 1 août 2017 à 13:40

Les agriculteurs s'inquiètent de la baisse de la richesse des cannes constatée depuis le lancement de la campagne sucrière, le lundi 17 juillet 2017 dans le Nord-Est. La coupe vient aussi de débuter dans le Sud-Ouest ce 31 juillet. Frédéric Vienne, président de la Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles (FDSEA), s'exprimait sur ce sujet ce mardi 1er août à la balance de Grand Bois, à Saint-Pierre (Photo d'archives)

 

Le plus long conflit de l'histoire de la filière cannes-sucre reste dans toutes les têtes. Comme le confirme le représentant syndical. "L’état d’esprit est mitigé chez les professionnels. Cette dure bataille a laissé des traces. Mais nous avons obtenue 3 euros de plus sur la tonne de cannes pour la trésorerie des petits planteurs. Nous distribuons à chacun d’eux des simulations établissant le rapport entre leurs volumes et leur gain final", confie-t-il. En deux semaines, l’usine de Saint-André broyaient 80 000 tonnes.

Un autre problème le préoccupe depuis le lancement de la coupe. Il s’en explique. "La richesse de 2017 est inférieure à celle de 2016 à la même période. Le taux hebdomadaire de l’an dernier était de 12, 08. Là, il est de 11,44. Dans le Sud, nous n’avons pas encore les premières tendances", ajoute le syndicaliste. Ce phénomène intrigue ses collègues agriculteurs. Notamment en raison de la météo favorable observée récemment dans l’île.

- Relations déjà tendues -

"Malgré le retard dans le début de la coupe, la richesse devrait être meilleure. Elle est moins bonne alors que les conditions sont réunies pour obtenir une bonne teneur en sucre", complète le représentant. Il se rappelle au bon souvenir de Téréos et évoque "un double discours". En cause la convention cannes signée le mardi 11 juillet entre le groupe sucrier et les trois organisations syndicales de planteurs.

"L’industriel dit ne rien avoir sorti de sa poche pour la convention canne. Les ouvriers de Bois Rouge se mettaient en grève pour réclamer une prime concernant le volume de cannes produites. Soit une enveloppe de 1,3 million d’euros. Mais l’industriel dit que ce n’est pas possible de les augmenter. Ils opposent les syndicats de salariés et de planteurs", assure Frédéric Vienne.

Ce dernier s’étonne également du délai donné à l’industriel pour mettre aux normes de ses rejets d’eaux usées. "Téréos a 18 mois pour se mettre en conformité alors que quand un petit planteur ne respecte pas les normes environnementales, il est immédiatement sanctionné lors de contrôles. C’est une inégalité de traitement." Les longues tractations de l'accord cannes et les négociations perturbées par les incidents semblent avoir durablement marqué les esprits. Comme la teneur en sucre, en recul, les relations, déjà tendues, entre les deux parties risquent de se détériorer.

ts/www.ipreunion.com

guest
0 Commentaires