La CNL s'alarme

"3.000 logements sociaux financés ne sortent pas de terre"

  • Publié le 10 décembre 2017 à 11:58
  • Actualisé le 10 décembre 2017 à 12:39

La Confédération nationale du logement (CNL) tenait une conférence de presse ce dimanche matin 10 décembre 2017. Selon Érick Fontaine, son administrateur, 3.000 logements financés ne sortent pas terre dans l'île. Nous publions ci-après le communiqué de la CNL. (Photo d'illustration)


La construction de logements sociaux au ralenti à La Réunion Notre Département compte environ 26 000 demandeurs de logements. 7 bailleurs sociaux construisent ainsi tous les ans des Logements LLTS, LLS, PLS, PSLA, LES pour répondre à la demande des futurs locataires ou propriétaires. L’Etat sur les 3 dernières années ont prévu des aides à la pierre, comme la LBU ou des mesures de défiscalisation.

D’une manière générale les logements ont un prêt de la Caisse des Dépôts et de Consignations et doivent obtenir la garantie d’emprunt des collectivités (C Départemental, EPCI, Communes) la part en cofinancement peut être quasi nulle. Sur 26 000 demandeurs de logements nous avons 7000 qui sont des locataires de logement social et qui sont dans une démarche de mutation.
Le nombre de logements dans le secteur social sur La Réunion est de 70 450 réparti entre les 7 bailleurs sociaux.

Alors que nous avons environ 1 500 demandeurs de logements qui ont déposé une demande depuis plus de 3 ans (rappel de l’arrêté du Préfet – délai anormalement long). La demande de logements social doit nous obliger de sortir de terre environ 8 000 logements par an, aujourd’hui nous sommes péniblement à 2 500 sur la dernière année et la situation ne va pas s’améliorer.

Le financement des logements sociaux : 

Les aides à la pierre (la Ligne budgétaire unique) sont des aides destinées à la construction de logements sociaux. Elles devraient permettre de diminuer les coûts des loyers des locataires de logements sociaux. Les aides à la pierre permettent d’avoir une gestion politique de la construction. L’Etat, à travers ces aides, peut décider quel volume de logements construire, en augmentant ou en diminuant ces aides (augmentant ou diminuant ainsi la construction de logements).

Il peut aussi décider quel type de logement construire en fléchant les aides à la pierre soit vers des logements LLS, LLTS, PLS. Les aides à la pierre sont complétées par des mesures de défiscalisation. On observe depuis quelques années que le nombre de logements financés et non démarré progresse de manière importante pour atteindre près de 20 % dans les logements collectifs.

Des chiffres qui interpellent les logements concernés sont les Logements évolutifs Sociaux, les LLTS, LLS, Les PSLA et PLS. Les données sur le nombre de constructions sur les 6 dernières années : type de logements LLTS : 832 en 2015 et 1428 en 2016. LLS : 908 en 2015 et 371 en 2016. Des chiffres qui parlent d’eux-mêmes alors que la demande progresse les constructions sont en chute libre

Nous rajouterons à ses chiffres alarmants d’autres données qui doivent nous interpeller ainsi sur les programmations de 2013 à 2016 pas moins de 3178 logements ne sont jamais sortis de terre ! Les mises en chantier 2017 trainaient en Octobre 2017 avec seulement 1 100 logements sur 2600 financés ! Les retards pris pénalisent : les demandeurs de logements, les communes (loi SRU) et les entreprises du bâtiment soit 500 000 000 millions d’euros

Dans le même temps il faut être plus exigeant sur la durée entre l’attribution du  financement et le démarrage avec une commission qui valide des projets des bailleurs sociaux, un suivi après cette commission, une date butoir de démarrage et une annulation des crédits et réaffectation sur des projets plus "murs". On rajoutera que les constructions ses dernières années ne correspondent pas à la  demande.

Ces dernières années notre Département a vu sortir de terre des logements collectifs en nombre, même si la production, la livraison, est au-dessous de nos attentes. On a livré des logements des T3 à T6 en plus grand nombre que les petits logements ( T1 et T2 ). Nous sommes dans une situation où les typologies de logements livrés ne correspondent plus aux attentes du public (moins de mobilité, prix des loyers élevés, mauvaise implantation, mauvaise qualité des logements livrés, logements qui seront vides .... )

Il n’y a pas non plus de lieux d’échange entre bailleurs privés, bailleurs sociaux et les collectivités et encore moins avec les utilisateurs. Il manque des logements type T1et T2 c’est une situation d’urgence.

La population Réunionnaise vieillit et les prix des loyers ne sont pas obligatoirement adaptés au public demandeur. Vous avez des jeunes salariés qui ne peuvent pas avoir accès aux logements social T1 et T2 , qui restent chez leurs parents (taux d’effort, LES refus de louer au RSA)

Des étudiants qui ne peuvent pas avoir accès à un logement et qui ne peuvent pas poursuivre leurs études ou qui abandonnent en cours d’année. Pour le public qui a eu accès à un logement cette situation est connue. Elle entrainera des difficultés de paiement de loyer pour un public qui ne bénéficie d’aucune aide avec des charges fixes (impôts, déplacements pour aller au travail, mutuelle ....).

Le bailleur comme le locataire sont pénalisés (difficulté sur des remboursements de prêt, expulsions ...) et en plus l’allocation logement a baissé de 5 € mais pas le prix des loyers qui augmentent encore.

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