Les périodes de fêtes riment souvent avec alcool à tue-tête. À La Réunion, chaque habitant (de plus de 15 ans) consomme en moyenne 11,1 litres d'alcool pur par an selon les dernières estimations de l'observatoire régional de santé (ORS) datées de 2014. Alors, que représente concrètement ce chiffre ? Le chef du service addictologie du CHU Nord David Mété nous livre des réponses.
À première vue, le chiffre peut surprendre. Chaque Réunionnais âgé de plus de 15 ans consomme en moyenne 11,1 litres d'alcool pur par an, selon les chiffres de l'ORS en 2014. "C'est un chiffre qui étonne surtout parce qu'il est nettement inférieur à la métropole" explique David Mété, chef du service addictologie et président de la fédération régionale d'addictologie de La Réunion. En métropole, la consommation annuelle moyenne d'alcool pur par habitant âgé de plus de 15 ans est de 12 litres.
Alors, comment se calcule l'alcool pur consommé ? "Il s'agit de prendre le taux d'alcool dans chaque boisson" indique David Mété. "Pour prendre l'exemple d'une bouteille de rhum d'un litre à 49°C : il suffit de multiplier le litre par 0,49 pour obtenir le résultat de l'alcool pur dans la bouteille soit 490 millilitre". Autrement dit, si une personne boit 1 litre de rhum, cela équivaut à 0,49 litre d'alcool pur consommé d'après les calculs de l'ORS. Ainsi, 11,1 litres d'alcool pur consommé par an revient à boire environ 22 bouteilles d'un litre de rhum.
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Selon David Mété, "la consommation d'alcool à La Réunion est très concentrée avec de gros acheteurs". Des propos confirmés par les chiffres de l'étude "Alcohol : no ordinary commodity, research and public policy" réalisée par l'université d'Oxford en 2010, qui affirme que plus de 50% des ventes d'alcool se concentrent chez 20% des consommateurs en moyenne sur la planète.
- "Un scandale de santé publique" -
L'addictologue fait notamment référence au rhum, qui représente "26% de la consommation totale d'alcool pur à La Réunion". La consommation d'alcools forts –rhum, vodka, whisky, cognac…- compte pour un peu moins de la moitié des 11,1 litres de moyenne par an consommé par chaque Réunionnais. "En métropole, la consommation de spiritueux représente 22%" souffle David Mété. Comment expliquer cette différence ? "En métropole, le vin c'est 58% de la consommation annuelle puisque plus abordable. À La Réunion, c'est la même chose pour le rhum" lance le médecin.
Pour David Mété, "la mise à disposition d'alcools forts extrêmement bon marché est un scandale de santé publique". Le spécialiste pointe du doigt "une fiscalité réduite qui permet d'acheter des bouteilles de spiritueux dérivés de la canne à prix dérisoires", et qui serait, dit-il, l'une des causes du fort taux de mortalité due à l'alcool sur l'île. Selon l'ORS, environ 220 décès sont directement causés par l'alcool en moyenne chaque année.
Pour David Mété, "à La Réunion, le paradoxe d’une consommation moyenne plus basse que dans l’Hexagone malgré une mortalité supérieure, est la conséquence vraisemblable d’une concentration des consommations, en particulier des rhums traditionnels bon marché, au sein d’une part vulnérable de la population".
hf/www.ipreunion.com
J'ai vu en aoÃ"t dernier quauqu'un acheter pour 110 euros de cigarettes et tabac à rouler.Je crois que s'il le faudra, il économisera sur autres choses, mais il ne se passera pas de ses cigarettes.C'est juste des prétextes pour renflouer les caisses.
La "santé publique" avant la Liberté? Voilà bien les experts autoproclamés d'aujourd'hui: interdire pour le bien du peuple ignorant. Tous les citoyens sont réputés libres et responsables, et l'immense majorité l'est réellement. Notre "expert" ne semble pas savoir que la Liberté est la première valeur de notre République.
En moyenne ? Ça me paraît vraiment peu.
Le courage des hommes (et des femmes) politiques réunionnais... qui interviennent auprès du gouvernement pour que les alcooliers locaux puissent augmenter leurs volumes à l'exportation ?
On peut toujours rêver !
C'est bien connu, tous les chemins mènent au RHUM !!!
Moi aussi, je voudrais témoigner de mon respect pour ce médecin.
Souhaitons que ce même courage... "politique" atteignent nos hommes ...politiques!
Du respect pour le courage politique du docteur METE et le développement de la conscientisation sur ce sujet dévastateur au sein des familles
Une prospection dans le milieu sportif est à considérer en la matière pour l'alcoolisme festif.
A qui la faute ?