
Debout devant le Président de la cour d’Assises, le bâtonnier du barreau de Saint-Denis Laurent Payen s’est fait le porte-voix du mouvement national " justice morte ". Dans sa tirade, en lieu et place des avocats présents pour cette audience, il demande " le renvoi de l’audience du jour" car " l’heure nous paraît grave ".
Cette démarche intervient après une première manifestation en février dernier qui n’a pas trouvé d’écho auprès du gouvernement. Les avocats ont décidé de durcir le mouvement.
" Belloubet m’a tuer " arborent-t-ils sur leurs robes noires faisant référence à la célèbre affaire Omar Raddad. Ce slogan dénonce les mesures de la Garde des Sceaux Nicole Belloubet qui sont "soumises brutalement sans aucune discussions" évoque Laurent Payen. Les avocats s’inquiètent d’un projet " aux contours flous". Ils dénoncent notamment la mise en place d’un tribunal criminel à la place de la Cour d’assises, mais aussi le transfert à la CAF de la responsabilité des pensions alimentaires ou encore les saisies immobilières qui seraient effectuées par les notaires.
Des mesures qui nuisent à la justice, aux justiciables et aux avocats
La principale préoccupation des avocats, c’est une réforme qui se fait sans eux. Pour ces derniers, la justice doit être réformée, mais cette évolution doit se faire "en conservant les éléments indispensables à une bonne justice, en concertation avec les avocats".
Le bâtonnier confie "on a découvert des mesures dont on ne nous avait même pas parlé lors de notre premier mouvement de grève". Il évoque une réforme qui porte "gravement atteinte à la qualité de la justice". Pourtant ces mesures se veulent garantes d’un allègement de la justice en facilitant l’accès du citoyen à un magistrat. Elles prévoient, par exemple, la possibilité de déposer plainte sur internet.
Le bâtonnier voit d’un mauvais œil ces mesures qui "éloignent les citoyens de la justice". Il donne l’exemple des procédures de divorce pour lesquelles il n’y aurait plus d’audience de conciliation.
Autre point de discorde, la réforme prévoit la suppression de certains éléments d’oralité "indispensables" des débats. Ceci pour alléger les audiences. L’avocat s’inquiète "ce sont les tribunaux qui sont amenés à disparaître".
Les avocats prévoient de manifester à nouveau le 30 mars prochain avec, à leurs côtés, les magistrats.
sjb/www.ipreunion.com
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